De nombreuses personnes sont au moins une fois dans leur vie concernées par une récurrence relative à certaines thématiques dans les cauchemars. De plus, il s’avère que les mauvais rêves reviennent plus souvent que les rêves positifs. Mais pourquoi ?
Deux tiers des rêves récurrents sont négatifs
Pas moins de 75 % des adultes font au moins une fois au cours de leur existence l’expérience d’un ou plusieurs rêves qui reviennent régulièrement. Il peut s’agir d’une personne en particulier, d’un lieu, d’une séparation, d’un examen ou d’un événement en particulier qui a marqué notre passé. Il ne s’agit pas forcément de rêver chaque nuit à la même chose, car les fréquences divergent, mais de voir certaines thématiques et certains points communs revenir souvent. Ce genre de rêves tenaces ne doivent néanmoins pas être confondus avec des cauchemars en lien avec le trouble de stress post-traumatique. Dans ce cas-là, les songes sont effectivement beaucoup plus précis, intenses et traumatisants pour la personne.
D’où cette récurrence des rêves vient-elle ? Pour l’heure, rien n’est encore complètement certain, mais des chercheurs ont déjà tenté de mieux comprendre ce phénomène étonnant. Par exemple, une étude allemande de 2022 a permis de déterminer que les deux tiers des rêves récurrents pouvaient être qualifiés de négatifs. Cette récurrence concerne aussi les thématiques. La personne peut se voir arriver en retard, être attaquée, poursuivie ou encore subir un échec dans un projet, en somme des situations stressantes et angoissantes.
Pour les scientifiques, il est normal que les songes négatifs soient prédominants. En effet, dans la mesure où les rêves exagèrent certains traits de la vie dite lucide (même les plus insignifiants), les émotions sont généralement plus intenses dans les rêves.

Comment atténuer les cauchemars ?
Il est important de rappeler que d’un point de vue psychologique, les humains ont davantage tendance à accorder de l’attention aux choses négatives. Cela concerne autant les interactions sociales et la vie au quotidien que les pensées et les émotions. C’est d’ailleurs normal puisque notre subconscient nous mobilise pour la recherche de solutions à différents problèmes. Lors des moments de sommeil, l’activité dite logique du cerveau se réduit pour laisser davantage de place à l’activité dite émotionnelle. Ainsi, certaines émotions du passé ressurgissent.
La science éprouve naturellement beaucoup de mal à étudier les rêves récurrents. Néanmoins, des événements perturbants à grande échelle tels que les attentats du 11 septembre 2001 ou la pandémie de Covid-19 ont permis d’en apprendre davantage. Autrice de l’ouvrage Pandemic Dreams (2020), la spécialiste des rêves Deirdre Leigh Barrett a expliqué au Scientific American qu’une augmentation frappante des rêves récurrents à consonance négative concerne souvent les gens qui ont vécu des catastrophes régionales ou mondiales. Or, ces catastrophes vont de pair avec des émotions poignantes en lien avec la peur, la mort ou encore la maladie.
Ainsi, la récurrence de rêves négatifs est quelque chose de normal. Cependant, il existe des moyens pour atténuer le phénomène. Citons par exemple la thérapie par répétition d’imagerie mentale, déjà en vigueur chez les personnes qui souffrent de stress post-traumatique. D’une manière générale, se coucher à heure fixe, éviter la prise de boissons excitantes comme le café ou l’alcool et limiter l’exposition aux écrans avant de dormir peut aussi améliorer la situation.