Rares sont ceux qui n’ont jamais connu la peur du noir étant enfants. Et pour beaucoup, à l’âge adulte, l’angoisse de l’obscurité est encore bien présente. Comment expliquer cette peur du noir ?
Une étude réalisée sur 2000 personnes a montré que 40 % de la population est effrayée par l’obscurité et ne se sent pas rassurée lorsqu’il faut se déplacer chez soi quand les lumières sont éteintes. De plus, 10 % de la population a une telle peur du noir que ces personnes refusent même de se lever pour aller aux toilettes pendant la nuit. Également appelée nyctophobie, cette peur du noir est en majeur partie une forme d’anxiété. Elle touche la plupart des enfants puis disparaît pour la plupart d’entre-eux au fil des années. Elle est provoquée par l’absence de repère et l’ignorance de ce qui se passe, par exemple dans une chambre lorsqu’un bruit se fait entendre. La partie du cerveau qui cause ce genre d’émotions stressantes est la partie reptilienne du cerveau. Autrement dit, cette sensation de peur du noir est causée par la partie du cerveau déjà responsable du vertige ou de la peur d’animaux potentiellement dangereux.
La peur de l’obscurité atteint le cerveau soit en observant et en assimilant les peurs des autres en tant qu’enfant, soit lorsque le cerveau relie un objet à ce sentiment de peur, ou encore à la suite d’une expérience traumatisante (une attaque de chien par exemple). Ce type d’expériences est à l’origine des phobies. La peur du noir peut aussi être liée à des troubles du sommeil durant la nuit. Une étude a montré que les personnes qui s’endorment plus facilement s’habituent au bruit, alors que ceux qui ont peur du noir sont plus enclins à anticiper les sons. Ainsi, les personnes qui dorment mal sont supposées être plus anxieuses dans l’obscurité, car ils vont avoir tendance à l’associer à leur incapacité à trouver le sommeil.
Pourtant, dormir avec la lumière allumée n’est pas une solution. En effets, il a été démontré que dormir avec une trop forte luminosité pouvait avoir un effet néfaste sur la structure du cerveau et serait facteur de dépression. La nyctophobie peut heureusement être soignée, à l’instar de nombreuses autres phobies, par des traitements adaptés. La thérapie la plus simple et la plus efficace est celle où progressivement, le sujet va s’habituer au noir et petit à petit surmonter ses craintes vis-à-vis de l’obscurité. Cela s’appelle la théorie d’exposition, le sujet entre dans la situation qui l’angoisse (dans ce cas le noir), il fait ensuite le point sur son niveau d’anxiété, et puis il faut qu’il attende afin de voir par lui-même si effectivement quelque chose de mal va lui arriver dans le noir. Ainsi, l’absence de danger dans le noir va faire s’apaiser progressivement l’anxiété du sujet.
Sources : independent ; levif ;