Chez les demoiselles en détresse, on appelle des prédateurs à la rescousse pour maximiser ses chances de survie. Une technique qui, sous l’eau, permet parfois de ne pas finir croqué.
Rameuter un maximum de prédateurs pour semer la zizanie, telle est la technique des poissons-demoiselles autour de la Grande barrière de corail. Pourchassés et blessés, ces poissons larguent dans l’eau des substances chimiques agissant comme un signal de détresse et d’alerte qui font fuir les poissons à proximité, mais appellent d’autres prédateurs. Et ceci n’a rien d’une opération suicide.
Bien au contraire, en fait. Depuis des décennies, les scientifiques débattent de l’origine et de l’intérêt évolutif des signaux d’alerte chimiques chez les poissons. Ils offrent un avantage évidant pour les autres poissons aux alentours, mais l’intérêt d’agir ainsi pour l’expéditeur n’était pas clair. Au terme de leurs investigations, des chercheurs de l’université d’Uppsala (Suède) et de l’université James Cook (Australie) ont constaté que de nombreux prédateurs supplémentaires arrivent sur zone dès qu’un signal de détresse chimique est émis :
« Plus de chasseurs devraient signifier plus de difficultés, mais nous avons découvert que les prédateurs supplémentaires interfèrent avec l’événement de la prédation initiale, offrant ainsi à la proie une plus grande chance de s’échapper », souligne Mark McCormick, spécialiste des récifs coralliens à l’université James Cook.
D’ailleurs, des essais en aquarium ont permis d’évaluer l’efficacité de cette tactique pour la survie du poisson pourchassé et dans 40 % des cas, nos demoiselles en détresse ont réussi à s’échapper. Voici pourquoi un tel mécanisme de défense a su être conservé au cours de l’évolution.
Sources : Proceedings of the Royal Society B, S & A