Pour vivre sur la Lune, doit-on vivre sous terre ?

base lunaire
Crédits : ESA

Il n’aura échappé à personne que plusieurs agences ambitionnent d’installer sur la Lune leur propre base permanente. Parmi elles l’ESA, qui compte s’installer avant 2025. En ce sens, une équipe d’étudiants a récemment développé un concept. Celui-ci propose d’enterrer plusieurs modules sous la surface, pour se protéger de l’environnement lunaire.

Base lunaire permanente

L’ESA vient de s’entendre avec ArianeGroup dans le cadre d’un projet visant à étudier la possibilité d’aller sur la Lune avant 2025. L’idée serait alors d’exploiter le régolithe (poussière lunaire), dans le but d’en extraire de l’eau et de l’oxygène. Ces deux éléments sont en effet indispensables à une présence humaine autonome sur la Lune. Car c’est bien là l’objectif principal : s’établir durablement. Il est donc nécessaire de penser un habitat qui puisse répondre à tous les besoins humains, tout en protégeant les astronautes de l’environnement « pas très accueillant » de la Lune. Et pour ce faire, Angelus Chrysovalantis Alfatzis, étudiant en génie architectural à l’Université technique nationale d’Athènes, tient peut-être une idée.

Alfatzis et son équipe ont récemment proposé leur concept de base lunaire – baptisé CORE – dans le cadre du Concours international « Moon NewSpace2060 », tenu en octobre dernier. L’idée générale consiste à utiliser les ressources in situ dans le but de créer une solution de vie durable. L’équipe a également jeté son dévolu sur le Bassin Pôle Sud-Aitken, une zone constamment éclairée, soupçonnée de contenir de l’eau, et qui permet une communication aisée avec la Terre.

Des modules enterrés

Le concept, le voici : trois modules préfabriqués et gonflables, enterrés, et reliés verticalement par un tube central dans lequel passerait un ascenseur. « Notre idée est de transporter des modules gonflables à la base d’un petit cratère de la région polaire sud de la Lune, puis de remplir progressivement la cavité avec un sol lunaire jusqu’à ce que les modules soient réellement enterrés, explique le chercheur. Des mètres de blindage protégeront les personnes à l’intérieur des radiations. Cela permettra également de se prémunir contre les grands écarts de températures et de protéger les astronautes contre les micro-météorites ».

Comme vous pouvez le voir ci-dessous dans une vidéo de présentation, un premier module est installé dans le fond d’un cratère, avant d’être recouvert de régolithe. Vous retrouverez ici les locaux d’habitation et un centre de conditionnement physique. Un second module se place au-dessus, relié au premier par une voie centrale. Lui-même est ensuite enterré. Ces locaux seront ici alloués aux recherches scientifiques. Puis un dernier module, installé au sommet de la structure,  abriterait les installations de traitement des déchets et les équipements d’activités extra-véhiculaires.

Difficile de dire si ce concept ira au bout, mais il présente l’avantage de répondre aux besoins inhérents à un tel objectif. Reste à voir ce que proposeront l’Agence spatiale nationale chinoise, l’agence russe Roscosmos, et la NASA. Il est également possible que ces futures installations puissent être le fruit d’une collaboration internationale. Quoi qu’il en soit, si nous voulons un jour aller sur Mars, la Lune sera de toute façon un passage obligé.

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