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Pour survivre en milieu hostile, les rennes ont développé une étonnante capacité

Crédits : Pixabay

Pour survivre dans leur environnement hostile, les yeux des cervidés peuplant l’Arctique passent du marron l’été au bleu l’hiver. Une exception dans le monde animal.

Cette modification saisonnière de la physiologie de l’œil est étonnante. Découverte par une équipe de chercheurs du Collège Universitaire de Londres (UCL) et de l’université norvégienne de Tromsø, en Norvège, elle permet ainsi au cervidé d’adapter sa vue tour à tour à la longue nuit de l’hiver arctique, puis au long jour estival. Un phénomène unique en son genre.

Il faut dire que la vie d’un renne en Arctique n’est pas de tout repos. Soleil de minuit et jour quasi-permanent en été, nuit sans fin en hiver : les conditions lumineuses de l’Arctique varient du tout au tout selon les saisons. Mais en s’adaptant à son environnement de manière subtile, le renne parvient néanmoins à surveiller l’approche de ses prédateurs tout au long de l’année. Un avantage non négligeable face à l’ours, ou au loup.

Cet étonnant mécanisme qui régit ce changement de couleur serait le fait d’un tissu de cellules réfléchissantes situé derrière la rétine, connu sous le nom de tapetum lucidum. Ce dernier a pour fonction de réfléchir la lumière de manière à améliorer la vision nocturne. Lorsque le soleil plonge sous l’horizon pendant les deux mois complets de l’hiver norvégien, l’obscurité provoque aux yeux du renne une quasi-constante dilatation, ce qui a pour effet d’augmenter la pression du fluide à l’intérieur de l’œil. À son tour, elle provoque une pression accrue des fibres de collagène du tapetum lucidum et un ensemble de changement de la longueur d’onde de la lumière qu’il réfléchit.

Crédits : Wikimedia Commons / Alexandre Buisse

Le tapis cellulaire réfléchit alors une lumière bleutée. D’après les chercheurs, cette lumière permettrait aux rennes de mieux percevoir les mouvements des prédateurs dans l’obscurité. Mais, en contrepartie, les images imprimées sur la rétine seraient moins nettes. Ce qui expliquerait l’intérêt évolutif pour l’animal de retrouver une vision plus nette durant les mois d’été à la forte luminosité.

Source : S & A

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.