Pour les ours de l’Alaska, la « saison de l’engraissement » arrive plus tôt que prévu

ours
L'ours 435 Holly. Crédits : KNPP

Depuis le début du mois de juillet, les saumons rouges remontent les rivières de l’Alaska en masse. Cette année encore, les ours de la région pourront emmagasiner un maximum de graisses avant d’hiberner. D’ailleurs, des records pourraient aussi tomber.

Pour les ours, c’est Noël avant l’heure

Chaque année depuis 2014 se tient au mois d’octobre la Fat Bear Week. Tout au long de cette semaine, des milliers d’internautes votent pour désigner l’ours brun le plus gros du parc national Katmai (KNPP), en Alaska. Un concours bon enfant, assurent les responsables du parc, qui vise à célébrer la vie.

«Il n’y a pas de honte à le remporter, car de grandes quantités de graisse corporelle chez les ours bruns sont le signe d’une bonne santé et de bonnes chances de survie [pendant l’hiver]», peut-on lire dans un communiqué.

Les calories consommées par les ours durant l’été et l’automne seront en effet brûlées durant leur hibernation. Durant cette période, les ours peuvent en effet perdre jusqu’à un tiers de leurs poids. Ainsi plus ils sont gros, plus ils ont de chances de survie au printemps.

Dans cet esprit, dès la fin du mois de juillet, les plus de 2000 ours bruns du parc se ruent dans les cours d’eau pour attraper leur mets favori : le saumon. Les animaux se concentrent notamment sur les œufs et la cervelle des poissons, qui sont les parties les plus riches en calories. Selon le KNPP, pendant la haute saison, les ours peuvent prendre jusqu’à 1,8 kilogramme par jour.

En octobre prochain, le concours annuel opposera une fois de plus les résidents du parc les plus corpulents. De son côté, le public sera une fois encore amené à voter pour élire celui ou celle qui obtiendra la couronne. L’année dernière, c’est la femelle 435 Holly qui a remporté le concours. La voici lors de la saison 2018/2019, visiblement bien repue :

Des millions de saumons disponibles

Mais Holly pourrait bien perdre sa couronne. Et pour cause, la compétition de cette année est bien partie pour battre des records. D’une part, parce que les remontées de saumons rouges se sont opérées un peu plus tôt que prévu cette année, mais aussi parce qu’ils sont beaucoup plus nombreux que d’habitude.

En effet, d’après les responsables du parc, jamais autant de saumons n’avaient remonté la rivière Naknek, jusqu’à la rivière Brooks de Katmai, depuis le début des registres fiables en 1963. Le record précédent avait enregistré près de 3,5 millions poissons en 1991. Or, cette année, plus de 3,4 millions de saumons rouges avaient déjà fait le même voyage en juillet. Et la saison n’est pas finie.