Avant d’envoyer un nouveau rover sur Vénus, nous avons besoin d’un nouvel électronique capable de résister aux conditions infernales de la planète. Et toutes les bonnes idées sont les bienvenues.
Vénus, autrefois jumelle de notre planète, est aujourd’hui considérée comme le pire endroit du système solaire. En surface, la température moyenne grimpe à 462 °C (assez chaude pour faire fondre le plomb) et la pression atmosphérique est 92 fois supérieure à celle de la Terre. Bref, Vénus n’est pas la destination rêvée pour passer des vacances. En revanche, son passé très « terrestre » en fait un excellent sujet d’étude.
Certains ont essayé d’évoluer sur ce terrain infernal, mais ils ont eu des problèmes. Les soviétiques, notamment. Ces derniers ont en effet réussi à faire atterrir plusieurs instruments à la surface, mais aucun n’a survécu très longtemps. Le plus grand exploit revient à la sonde Venera 13 qui, en 1982, a réussi à transmettre 22 photos et à analyser une roche vénusienne. Elle a finalement résisté 127 minutes avant de rendre l’âme.
Un rover mécanique
Ces missions reposaient principalement sur de l’électronique standard basé sur des semi-conducteurs en silicium. Le problème, c’est que ces composants ne sont tout simplement pas capables de survivre dans de telles conditions. Nous pourrions imaginer plusieurs enveloppes protectrices ou des systèmes de refroidissement, mais tout ces systèmes pèsent très lourd et n’autorisent que quelques minutes de répit supplémentaire.
Si nous voulons retourner sur la planète et y rester – au moins le temps d’une mission – il va donc falloir trouver une autre approche. En ce sens la NASA propose un « retour à l’ancienne », développant depuis quelques année l’Automaton Rover for Extreme Environments (AREE), un concept de machine ultra résistante, entièrement mécanique, capable d’explorer et d’étudier différentes unités géologiques à la surface de Vénus.
La NASA ouverte aux bonnes idées !
Propulsé par le vent, l’AREE devra sur son chemin surmonter de nombreux obstacles. Pour ce faire, un capteur devra être placé sur l’engin dans le but d’identifier les menaces. Mais la grande difficulté sera de concevoir un instrument ne reposant pas sur des systèmes électroniques qui, on le rappelle, ne survivent pas très longtemps sur Vénus.
C’est là que votre aide pourrait être précieuse. La NASA vient en effet de mettre en place un concours pour que chacun puisse proposer ses bonnes idées.
« Pour naviguer dans l’un des environnements terrestres les plus difficiles du système solaire, nous devons sortir des sentiers battus, explique Ryon Stewart, du Johnson Space Center de l’agence à Houston. C’est pourquoi nous avons besoin de la créativité de tout le monde. C’est une opportunité excitante pour le public de concevoir un composant qui pourrait un jour se retrouver sur un autre corps céleste ».
Notez également que celui ou celle qui remportera ce concours sera récompensé.e par un chèque de 15 000 dollars (environ 14 000 euros). Les soumissions seront acceptées jusqu’au 29 mai 2020.
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