Pour ĂȘtre plus heureux, arrĂȘtez de tout planifier

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Crédits : jill111 / Pixabay

Selon un article Ă  paraĂźtre dans la revue Current Opinion in Psychology, rĂ©digĂ© par Selin A. Malkoc de l’Ohio State University et Gabriela N. Tonietto de la Rutgers Business School (États-Unis), planifier toutes nos activitĂ©s les rendrait beaucoup moins agrĂ©ables, ou amusantes.

Une activitĂ© planifiĂ©e sera beaucoup moins agrĂ©able qu’une activitĂ© spontanĂ©e, tel est le constat de Selin A. Malkoc, professeure agrĂ©gĂ©e de marketing Ă  l’Ohio State University, et Gabriela N. Tonietto, professeure adjointe Ă  la Rutgers Business School. Pourquoi ? Parce que nous avons tendance Ă  mettre mentalement toutes nos activitĂ©s prĂ©vues dans le mĂȘme panier – que ce soit un rendez-vous chez le dentiste (jugĂ© dĂ©sagrĂ©able) ou un cafĂ© avec un ami (jugĂ© agrĂ©able). RĂ©sultat : les activitĂ©s normalement agrĂ©ables ou amusantes sont vĂ©cues comme des corvĂ©es.

« Plus une activitĂ© fait partie de notre liste de choses Ă  faire, Ă©crit Selin A. Malkoc, moins elle devient agrĂ©able ». Nous planifions des activitĂ©s tous les jours, de peur de ne pas toutes les accomplir. Selin A. Malkoc – qui Ă©tudie la façon dont les gens perçoivent et consomment leur temps – lie la surĂ©valuation du temps libre Ă  la valeur que nous attribuons Ă  la rĂ©alisation plutĂŽt qu’au contentement. « L’accent mis sur la productivitĂ© est si rĂ©pandu que les gens s’efforcent mĂȘme de rendre les loisirs productifs, et se vantent d’ĂȘtre occupĂ©s », dit-elle.

Plus nous faisons, moins nous apprĂ©cions. « Quand elles sont programmĂ©es, les tĂąches de loisirs semblent plus forcĂ©es – ce qui les prive de leur utilité », explique la chercheuse au Washington Post. L’article s’inspire ici en partie d’une recherche publiĂ©e par ces mĂȘmes scientifiques en 2016 dans le Journal of Marketing Research, centrĂ©e sur l’analyse de la satisfaction tirĂ©e des activitĂ©s de loisirs.

Au cours de cette Ă©tude, 163 Ă©tudiants ont reçu un calendrier d’activitĂ©s. Certains des Ă©lĂšves ont alors Ă©tĂ© invitĂ©s Ă  planifier une sortie pour manger un yaourt glacĂ© avec un ami deux jours Ă  l’avance. Les autres participants, qui devaient simplement rencontrer un ami, ont Ă©galement fini par partager ce yaourt glacĂ©, mais de maniĂšre spontanĂ©e. Les chercheurs ont ensuite interrogĂ© les Ă©lĂšves au retour de cette activitĂ© normalement jugĂ©e agrĂ©able. Il s’est avĂ©rĂ© que celles et ceux qui avaient programmĂ© cette sortie deux jours Ă  l’avance – contrairement aux autres – avaient interprĂ©tĂ© l’activitĂ© comme « forcĂ©e » et n’avaient pas forcĂ©ment apprĂ©ciĂ©.

Que faire alors, ne rien planifier du tout ? Pour la chercheuse, l’idĂ©al est de faire une « planification approximative ». Vous pourrez par exemple prĂ©voir un dĂ©jeuner ou un verre aprĂšs le travail, mais sans forcĂ©ment assigner un temps prĂ©cis Ă  cette activitĂ©. « Aussi banal que le changement puisse paraĂźtre, il a un effet important sur la psychologie humaine : il rĂ©introduit la flexibilitĂ© dans les tĂąches de loisirs ».

En plus de la « planification approximative », les chercheuses conseillent Ă©galement d’arrĂȘter d’essayer d’intĂ©grer autant de choses dans nos vies. « Soyons plus sĂ©lectifs dans ce que nous choisissons de faire… prenons la libertĂ© de laisser faire les choses. Cela ne veut pas dire que nous ne devrions jamais faire de plans, mais nous pouvons mieux prioriser et laisser aller notre peur de manquer quelque chose ».

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