Pour débusquer les mondes lointains, ce télescope aura une résolution dix fois supérieure à celle de Hubble

télescope géant Magellan
Crédits : Giant Magellan Telescope / GMTO Corporation

Cette fois c’est officiel, les bulldozers sont de sortie : les travaux d’installation du futur télescope géant Magellan (GMT) ont débuté au Chili, dans le désert d’Atacama. Une fois en service, probablement en 2024, ce télescope aura une résolution dix fois supérieure à celle de Hubble.

L’instrument vaut cher, très cher : environ un milliard de dollars. Il n’en faut pas moins pour étudier l’Univers ancien, ou encore des signes de vie extraterrestre. Ce seront en effet les deux principaux objectifs de cette merveille technologique constituée de sept miroirs primaires de 8,4 mètres de diamètre, chacun pesant 20 tonnes environ. Une structure en acier de 1 000 tonnes supportera le télescope, logée dans une enceinte rotative de 56 mètres de large. En bref, un mastodonte que vous retrouverez prochainement dans l’une des régions les plus hautes et les plus sèches de la planète.

En plus de ces miroirs imposants, le télescope s’appuiera également sur une « optique adaptative » basée sur le laser pour mesurer la distorsion causée par l’atmosphère terrestre. De quoi corriger les interférences et produire des images plus nettes et plus claires. « Les rétroviseurs GMT collecteront plus de lumière que tout autre télescope jamais construit et la résolution sera la meilleure jamais atteinte », peut-on lire sur le site web du projet. Certains estiment que l’instrument aura une résolution dix fois supérieure à celle de Hubble.

Armé d’un tel bagage, ce prochain télescope se penchera notamment sur les galaxies de l’Univers profond, en tentant de répondre à ces deux questions fondamentales : quand et comment sont-elles apparues ? Comme son homologue le James Webb Telescope, le GMT aura également la tâche de répondre à la question que tout le monde se pose : sommes-nous seuls dans l’Univers ? Il devrait pour se faire s’appuyer sur les données de Kepler et de Tess – son successeur – et analyser les compositions atmosphériques des mondes les plus proches.

« Quand une planète passe devant son étoile, un grand télescope au sol, comme le GMT, peut utiliser les spectres pour rechercher les empreintes digitales des molécules dans l’atmosphère planétaire », explique Patrick McCarthy, responsable du projet. Un mélange d’oxygène et de gaz méthane similaire à celui de l’atmosphère terrestre pourrait par exemple constituer une « empreinte » de la présence de la vie sur une exoplanète. Avec une telle résolution, le télescope pourrait également déduire les systèmes météorologiques et les caractéristiques de surface de planètes situées à des milliards de kilomètres.

En bref, ce nouveau bijou devrait ainsi répondre à certaines des questions les plus importantes de notre Histoire. Encore un peu de patience.

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