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Porter une cravate peut avoir des conséquences inquiétantes (on vous aura prévenu)

Porter une cravate, c’est afficher sérieux, élégance et professionnalisme. Depuis des siècles, cet accessoire symbolise le respect du code vestimentaire dans les réunions d’affaires, les cérémonies officielles ou les entretiens d’embauche. Mais selon la science, il pourrait être temps de desserrer un peu ce nœud devenu presque sacré.

Une étude publiée dans la revue Neuroradiology a récemment alerté sur les effets méconnus du port de la cravate sur la circulation sanguine cérébrale. Menée par une équipe de chercheurs allemands, l’expérience s’appuie sur des examens IRM de 30 hommes, dont 15 portaient une cravate serrée, et 15 autres non.

Le résultat est surprenant : chez les porteurs de cravate, les chercheurs ont observé en moyenne une baisse de 7,5 % du flux sanguin vers le cerveau. Cela peut sembler minime, mais chez certaines personnes — notamment les fumeurs, les personnes âgées ou hypertendues — cette réduction pourrait accentuer des symptômes comme les maux de tête, les nausées ou les étourdissements.

La cravate : un héritage sans vraie fonction

Historiquement, la cravate remonte à la Chine antique, où des soldats de la dynastie Qin en portaient déjà comme signe de rang. Depuis, elle est passée de l’ornement militaire à l’accessoire de mode, devenant au 20e siècle l’uniforme quasi officiel de l’homme professionnel.

Pourtant, dans notre monde contemporain, la cravate a perdu toute utilité pratique. Elle n’apporte ni confort ni performance, mais continue d’être un marqueur social. Comme l’écrivait John T. Molloy dans son classique Dress for Success (1975), « Montrez-moi les cravates d’un homme, et je vous dirai qui il est – ou qui il essaie d’être. »

Mais aujourd’hui, la cravate est de plus en plus remise en question. Non seulement elle serre le cou au sens propre, mais elle peut aussi être… un peu sale. D’autres études ont montré que les cravates, rarement lavées, abritent des bactéries pathogènes, en particulier dans les milieux hospitaliers.

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Crédits : grinvalds/istock

Une révolution vestimentaire déjà en marche ?

Face à ces constats, certains leaders n’ont pas attendu la science pour reléguer la cravate au placard. Steve Jobs, Barack Obama ou Richard Branson ont incarné une nouvelle ère du leadership sans cravate — sans perdre en crédibilité. Dans certains secteurs innovants, ne pas en porter est même devenu un signe de modernité et de souplesse.

Faut-il alors jeter toutes les cravates ? Pas nécessairement. Mais si vous êtes sujet à des migraines, une tension élevée ou simplement un inconfort chronique, cela vaut peut-être la peine de laisser un peu de mou. Ou, au minimum, de ne pas trop serrer le nœud.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.