Porter un masque ne protégera pas longtemps de la reconnaissance faciale !

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La reconnaissance faciale a fait beaucoup de progrès durant ces derniers mois. Les personnes pensant passer au travers de cette technologie très controversée en portant un masque seront forcement déçues. Une organisation du gouvernement des États-Unis affirme  en effet avec certitude que les acteurs de la reconnaissance faciale ont modifié leurs algorithmes.

Un « rôle protecteur » éphémère

Fin 2019, le secrétaire d’État au Numérique Cédric O dévoilait un projet source d’interrogations. Notre pays désire en effet tester un système de reconnaissance faciale relié aux caméras de vidéosurveillance sur une durée pouvant aller jusqu’à un an. Plus récemment, l’une des propositions de la loi « sécurité globale » n’est autre que l’intensification des expérimentations en matière de reconnaissance faciale. Il est également question de son emploi par la police au sein même de l’espace public.

Cette technologie controversée a ces derniers temps trouvé un ennemi : le masque de protection, utilisé dans le cadre de la lutte contre la diffusion du coronavirus SARS-Cov-2. Malheureusement, le masque ne devrait pas jouer ce « rôle protecteur » très longtemps, comme l’explique The Verge dans un article du 1er décembre 2020.

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La reconnaissance faciale s’adapte

Le National Institute of Standards and Technology (NIST) est une organisation du département du commerce des États-Unis établissant les normes industrielles. Or, dans un rapport de novembre 2020, le NIST estime que les algorithmes de reconnaissance faciale sont plus performants que nous le pensions sur les visages flanqués d’un masque. Selon les résultats de l’étude, le taux d’erreur des 89 algorithmes commerciaux les plus performants augmentent entre 5 et 50 % concernant les personnes portant un masque. Le taux d’échec de 5 % correspond au port d’un masque couvrant 70 % de la surface du visage.

Rappelons tout de même que les meilleurs logiciels ont un taux d’échec de 0,3 % dans le cas des individus ne portant pas de masque. Par ailleurs, les masques noirs seraient les plus efficaces pour déjouer cette technologie. En revanche, ceux-ci doivent être portés correctement au-dessus du nez. À titre de comparaison, une autre étude du NIST datant de juin 2020 affirmait que les meilleurs logiciels étaient incapables d’identifier entre 10 et 40 % des personnes portant un masque.

Le NIST estime donc que durant ces derniers mois, les acteurs de la reconnaissance faciale ont activement travaillé sur des modifications afin de maintenir une certaine efficacité de la technologie même sur les personnes masquées. Enfin, il faut savoir que les expérimentations du NIST intègrent des dissimulations numériques de la partie basse du visage. Il ne s’agit donc pas d’une simulation exhaustive prenant en compte les couleurs, designs, formes, textures ou encore la façon de porter le masque.