Le syndrome d’effondrement des colonies a encore frappé : 42 % des colonies d’abeilles ont disparu en 1 an aux États-Unis. Et aucune explication n’a été trouvée pour le moment.
C’est la seconde plus grande perte sur un an. Selon un rapport préliminaire de l’organisme Bee Informed Partnership et du ministère de l’Agriculture publié mercredi, les pertes de colonies s’élèvent à 42 % cette année. C’est un chiffre qui peut encore évoluer et qui sera publié de manière définitive en fin d’année. Mais les experts estiment que le secteur ne pourra désormais pas s’en relever. En effet, entre 2012 et 2013, 45 % des ruches avaient déjà été décimées de manière inexpliquée. Et les chiffres n’ont jamais été bons depuis plusieurs années.
Ces pertes sont très inquiétantes pour la pollinisation des plantes sauvages, mais aussi pour 90 % des plantes cultivées. La disparition des abeilles pendant l’été a en plus battu un record : près de la moitié des morts se comptent en dehors de la période hivernale. Une raison de plus pour pointer du doigt les pesticides.
Le coupable court toujours
Malheureusement, on ne sait toujours pas quelle est la raison de ces morts massives. Certains parasites, maladies et pesticides ont été tour à tour incriminés. L’Union européenne a également interdit trois grandes classes de pesticides néonicotinoïdes accusés de décimer les colonies d’abeilles. Une interdiction qui n’avait pas été suivie aux États-Unis.
« Si on n’interdit pas ces produits-là rapidement on sera peut-être un jour obligés de faire comme en Chine et de polliniser les cultures à la main avec des pinceaux, ce qui serait totalement absurde puisqu’aujourd’hui les insectes le font gratuitement », estime François Veillerette, le président de génération future.

Les résultats montrent que les pertes les plus importantes sont concentrées dans la « Corn Belt », les zones des grandes cultures et régions les plus consommatrices de pesticides. L’Environmental Protection Agency (EPA) a déclaré début avril qu’elle ne délivrerait plus, jusqu’à nouvel ordre, de nouvelles autorisations de mise sur le marché pour les produits intégrant des néonicotinoïdes.
La Maison-Blanche a, quant à elle, pris le sujet très au sérieux et devrait annoncer prochainement un nouveau plan de protection des abeilles. En juin 2014, Barack Obama avait déjà appelé à la mise en place d’une stratégie au niveau fédéral dans ce sens.
Sources : Science et Avenir; France Inter; Le Monde
– Crédits photo : ©Greenpeace/Beentjes