Selon l’étude d’un économiste de la banque HSBC, la population mondiale pourrait chuter à quatre milliards d’individus d’ici la fin de ce siècle. Cela s’expliquerait par un taux de fécondité en nette baisse. Pourtant, ces projections vont largement à contre-courant de celles de l’ONU.
Le déclin après une croissance effrénée
Actuellement, la population mondiale est de 7,7 milliards d’habitants. Selon les prévisions de l’ONU, ce nombre devrait passer à 9,7 milliards en 2050 et proche des 11 milliards en 2100. Rappelons tout de même qu’en 1950, cette même population mondiale était estimée à « seulement » 2,6 milliards.
« Cette croissance effrénée de la population mondiale au cours des deux derniers siècles tient en grande partie aux progrès de la médecine moderne et à l’amélioration du niveau de vie. Ces progrès ont permis de réduire considérablement la mortalité infantile, juvénile ou maternelle et d’accroître l’espérance de vie. Ces tendances auront toutefois d’importantes répercussions sur les générations à venir », expliquait l’ONU.
Et si ces prédictions étaient fausses ? James Pomeroy, économiste pour la banque HSBC estime que la probabilité que la taille de la population mondiale commence à se réduire dans les vingt prochaines années est beaucoup plus élevée que ce qui était prévu. Dans son étude relayée dans un article du quotidien Les Echos du 24 août 2022, il indique en effet avoir identifié la cause de ce déclin : une baisse du taux de fécondité.
Un pic pouvant arriver plus rapidement
James Pomeroy estime que d’ici 2100, la population mondiale aura baissé pour atteindre quatre milliards de personnes, soit autant que dans le milieu des années 1970. Par ailleurs, l’économiste évoque un pic qui devrait intervenir entre 2040 et 2045, avant que la population ne commence à réellement baisser. James Pomeroy dit avoir identifié un recul net du taux de fécondité, un phénomène réduisant de manière significative le nombre de naissances, alors que la population actuelle est plutôt vieillissante.
Rappelons tout de même qu’en 2021, l’ONU évoquait une fécondité moyenne de la population mondiale à 2,3 naissances par femme contre 5 dans les années 1950. Or, cette fécondité moyenne devrait encore baisser pour atteindre 2,1 vers 2050, un taux permettant toutefois de stabiliser la population actuelle. Néanmoins, le recul pourrait être plus rapide et le taux de natalité pourrait être plus bas que le taux de mortalité dans moins de trois décennies.
Une Europe vidée de ses habitants
La baisse du taux de fécondité s’explique par plusieurs raisons. Premièrement, les femmes qui intègrent le marché de l’emploi voient l’arrivée de leur premier enfant retardée. Citons également la hausse des prix de l’immobilier dans les pays riches qui limite le développement des familles nombreuses. L’éducation, un meilleur accès aux soins et les pratiques contraceptives vont également dans ce sens. De plus, la crise du coronavirus a aussi accentué cette tendance.
Par ailleurs, si la chute du taux de fécondité est globale, certains pays peuvent prétendre à poursuivre une croissance de leur population, malgré le recul de la fécondité. C’est notamment le cas de pays se trouvant en Afrique subsaharienne, mais également en Asie (Inde, Indonésie et Philippines). Toutefois, certains pays pourraient voir leur population divisée par deux en 2100, comme la Corée du Sud, Taïwan et Singapour. Cette menace plane aussi sur la Chine.
Enfin, James Pomeroy prévoit une Europe dont la population aura été divisée par deux vers 2070 et amputée de 400 millions d’habitants vers 2100.