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Une pompe cérébrale contre l’épilepsie, Alzheimer et Parkinson

Crédits : Adam Williamson, Christophe Bernard, ID Labs, Arab4D

La couche de cellules et de protéines qui isole la circulation sanguine du cerveau bloque le passage d’un grand nombre de médicaments, rendant le traitement des maladies cérébrales très difficiles. Une équipe internationale a travaillé sur l’implantation d’une micro-pompe directement dans le cerveau qui délivrerait les substances actives thérapeutiques nécessaires.

Il s’agit d’un ruban poreux en carbone, 20 fois plus petit qu’un cheveu, qui permettrait de stocker les substances actives grâce à leur charge électrique. Une pile, placée dans la clavicule ou ailleurs, fait passer un courant quand cela est nécessaire pour libérer des molécules dans le cerveau. L’équipe de Christophe Bernard, chercheur à l’Inserm et à l’Université d’Aix-Marseille, a travaillé sur l’implantation de cette pompe thérapeutique dans le cas de l’épilepsie.

En plus de contourner la barrière hémato-encéphalique, la micro-pompe limiterait les effets secondaires des traitements actuels en évitant que les médicaments se propagent vers de mauvais organes. De plus, la quantité de substance active nécessaire est très faible, puisqu’elle ne va pas se diluer dans le sang. Enfin, les chercheurs mettent en place des systèmes d’électrodes implantées dans le cerveau qui permettraient d’anticiper les crises d’épilepsie, par exemple, et donc de ne délivrer le principe actif que lorsque cela est nécessaire. La pompe pourrait donc durer toute la vie des personnes atteintes sans s’épuiser.

« Nous avons obtenu un premier succès in vitro sur des tranches de cerveaux de souris, explique Christophe Bernard. Nous rendons certaines zones hyperactives pour imiter une crise d’épilepsie, puis nous les calmons en injectant un neurotransmetteur inhibiteur avec notre micro-pompe. Nous avons commencé des tests in vivo chez la souris, mais il est difficile de prévoir quand nous passerons à l’homme, car les autorisations sont longues à obtenir. »

Aujourd’hui, environ 30% des épileptiques (soit 150 000 personnes atteintes en France) résistent aux traitements actuels. Si l’opération est un succès pour l’épilepsie, les chercheurs pourront envisager d’utiliser cette méthode pour les traitements d’Alzheimer et de Parkinson.

Source : Pour la Science

– Crédit photo : Adam Williamson, Christophe Bernard, ID Labs, Arab4D

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