Aux États-Unis, un chercheur a récemment présenté une nouvelle espèce de pomme de terre. Elle a été élaborée pour réagir aux rayonnements ionisants. Cette pomme de terre devient donc fluorescente en la présence de radiations et représente ainsi un moyen de détection rapide et efficace.
Une alternative au compteur Geiger ?
Dans une publication de 2015, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) affirmait que chaque citoyen reçoit en moyenne 4,5 mSv (millisievert) par an liés à l’exposition médicale, à l’exposition aux radionucléides artificiels, mais également à la radioactivité naturelle (rayonnements cosmiques, rayonnements telluriques et radon). Évidemment, ce chiffre n’est qu’un indicateur puisque certains individus s’exposent à des quantités inférieures ou supérieures suivant leur lieu de vie ou encore leur métier.

Habituellement, mesurer les radiations passe par l’acquisition et l’utilisation d’un compteur Geiger. Cet appareil assez facilement trouvable est toutefois plutôt onéreux et ne permet pas une évaluation rapide des changements éventuels. Dans un communiqué publié par l’Université du Tennessee (États-Unis) le 9 novembre 2023, un chercheur a expliqué avoir trouvé un moyen de détecter rapidement les changements de radiation au niveau d’un environnement. Rob Sears, qui prépare un doctorat en agriculture, explique en effet avoir exploré la biologie synthétique afin de mettre au point des pommes de terre capables de renseigner sur le niveau d’exposition aux rayonnements ionisants.
Une pomme de terre OGM
L’innovation du chercheur n’est autre qu’un phytocapteur, un indicateur fiable qui se passe de l’utilisation de systèmes complexes. Ainsi, les pommes de terres de Rob Sears peuvent détecter des taux de radiation importants qui auraient notamment pour origine une ou plusieurs fuites radioactives. La biologie synthétique a permis au scientifique de modifier génétiquement une espèce de pomme de terre pour en obtenir une nouvelle qui voit son feuillage devenir vert fluo en cas de radiation.
Rappelons au passage que la biologie synthétique est déjà utilisée depuis un certain temps pour améliorer les productions en élaborant des espèces de plantes capables de mieux résister aux nuisibles. Désormais, certains experts de ce domaine tentent de mettre au point des végétaux capables de détecter des agents environnementaux potentiellement néfastes pour la santé.
Enfin, le choix de Rob Sears s’est porté sur la pomme de terre, car il s’agit d’un végétal présent un peu partout dans le monde. Facile à cultiver, la plante s’accommode aussi de conditions assez difficiles. Il s’agissait donc pour le scientifique du choix idéal pour détecter les hauts niveaux de radiation.
