La pollution par microplastiques des océans a été sous-estimée

océan indien
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Les résultats d’une étude récente témoignent d’une quantité astronomique de plastique qui n’a pas été incluse dans les précédentes estimations. Or, la présence de cette quantité plus importante de ces fines particules de plastique dans les océans devrait contraindre les chercheurs à revoir à la hausse les impacts sur les écosystèmes marins, mais également en ce qui concerne la santé humaine.

Une nouvelle méthode d’analyse des microplastiques

D’après une étude publiée en 2021, les océans contiendraient pas moins de 24 400 milliards de microplastiques. Et si cette quantité était en réalité plus importante ? Des chercheurs de l’École des sciences marines et atmosphériques de l’Université Stony Brook à New York (États-Unis) ont justement publié une étude sur le sujet dans la revue Marine Pollution Bulletin le 18 avril 2024.

Selon les auteurs de l’étude, une importante quantité de microplastiques serait jusqu’ici passée entre les mailles du filet. Dans le cadre de ces travaux, les chercheurs ont eu recours à une technique analytique connue sous le nom de spectroscopie Raman. Cette méthode, qui combine la spectroscopie vibratoire et la microscopie, permet de détecter et d’identifier chimiquement de fines particules dans des échantillons prélevés dans l’environnement.

Les échantillons de l’étude proviennent de trois régions océaniques différentes : l’océan Arctique pacifique, la côte nord-est du Venezuela et la zone correspondant au courant du Gulf Stream.

microplastiques
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Des résultats alarmants

Rappelons que les méthodes classiques comme celle qui implique des filets à plancton permettent de capturer des particules de taille supérieure à 300 micromètres. Or, il s’avère que la spectroscopie Raman a cette fois permis de réunir des particules bien plus petites, une grande première. Malheureusement, pas moins de 60 % des microplastiques récoltés mesuraient moins de cinq micromètres, soit une taille quasi similaire à celle d’un globule rouge humain. Pour les auteurs de l’étude, l’urgence est à la mise au point de méthodes de détection et d’analyse beaucoup plus pointues afin de déterminer l’ampleur des activités humaines sur les océans.

Il faut savoir que ces microplastiques renferment des substances chimiques dangereuses, à savoir entre autres des polymères de type polypropylène, polystyrène et polyéthylène. En s’accumulant dans la chaîne alimentaire, ils finissent inévitablement dans nos assiettes. Alors que les risques sanitaires potentiels de l’exposition aux microplastiques sont encore largement méconnus, les scientifiques estiment qu’il est important de mener de plus amples travaux afin d’évaluer les impacts de ces particules en fonction de leur forme, de leur taille et de leur composition.

Et s’il était déjà trop tard ? Rappelons tout de même qu’en 2022, des microplastiques ont été retrouvés pour la première fois dans des poumons humains vivants. Plus récemment en avril 2024, une étude a prouvé que les microplastiques que nous ingérons sont capables de migrer vers le cerveau. Enfin, une autre étude parue en mai 2024 a mis en avant la découverte de particules de ce genre dans des testicules humains.