Il y a certaines pollutions causées par les activités humaines qui sont une évidence, mais auxquelles nous ne pensons pas forcément. Parmi elles, la pollution métallique, dont l’origine est disons-le, tentaculaire.
« La pollution métallique peut être due à différents métaux comme l’aluminium, l’arsenic, le chrome, le cobalt, le cuivre, le manganèse, le molybdène, le nickel, le zinc… ou encore à des métaux lourds comme le cadmium, le mercure ou le plomb, plus toxiques que les précédents » peut-on lire sur une page dédiée du site officiel du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS).
Ce genre de pollution impacte l’eau, les terres, mais également l’air, et sont les conséquences de multiples activités humaines, comme les rejets d’usines relatifs à la fabrication du papier ou celle du chlore, ainsi que ceux provenant des tanneries et des usines métallurgiques.
« L’arsenic pour sa part est présent dans les pesticides et les herbicides. Par contre, les fongicides contiennent du mercure » selon une publication de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR).
La pollution métallique est donc également une dérive de l’agriculture, causée par l’épandage d’oligo-éléments ou de boues résiduelles de stations d’épuration sur les terres cultivées, ainsi que l’utilisation de certains fongicides. Ce genre de pollution peut également être issu de l’incinération de déchets, de la combustion de l’essence par les véhicules, ou tout simplement par le ruissellement des eaux de pluie sur les toitures et les routes.
Puisque les métaux ne sont pas biodégradables, ils posent un problème très particulier. La pollution métallique impacte d’ailleurs la chaine alimentaire puisque les métaux se concentrent au sein d’organismes vivants dont certains sont consommés par les êtres humains, tels que le poisson. Il s’agit d’une « bio-accumulation », et cette dernière explique leur potentielle toxicité.
En avril 2016, nous avions publié les révélations faites par le magazine 60 Millions de consommateurs, qui avait fait analyser le thon en boite d’une quinzaine de marques différentes. Les résultats étaient édifiants puisque « toutes les conserves testées contiennent du mercure, de l’arsenic et du cadmium ».
La question de la pollution métallique est malheureusement sous-jacente, mais ô combien cruciale. En France par exemple, les entreprises sont assujetties au principe du pollueur-payeur, mais bénéficient parfois du laxisme des autorités. Ainsi en décembre 2015, la société Alteo avait obtenu une dérogation lui autorisant (pour 6 années supplémentaires), le rejet d’effluents liquides issus de ses process, et ce au large du Parc National des Calanques à Marseille.
Sources : Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) – Université du Québec à Rimouski (UQAR)