Dans une enquête récente, l’association UFC-Que Choisir a souligné la présence d’un polluant éternel dans l’eau du robinet de nombreuses communes françaises. Or, la présence de cette substance est relative à l’utilisation d’un herbicide en particulier, reconnu depuis peu comme étant un perturbateur endocrinien.
Un taux dépassant la norme dans la plupart des cas
En France, 68 % des personnes buvaient de l’eau du robinet « tous les jours ou presque » en 2022. Évidemment plus économique, cette eau est parfois controversée, notamment en fonction de sa localisation et des traitements utilisés. Cependant, une étude irlandaise publiée en 2021 soulignait le fait que l’eau du robinet était capable de protéger les consommateurs des microplastiques.
Récemment, une enquête a de nouveau ajouté de l’incertitude concernant l’eau du robinet. Publiée le 23 janvier 2025, cette recherche a été menée par l’UFC-Que Choisir, avec la collaboration de l’ONG environnementale Générations Futures. Ces travaux ont révélé la présence d’acide trifluoroacétique (TFA) dans l’eau, un polluant éternel. L’association dit avoir analysé l’eau d’une trentaine de communes françaises. Or, le TFA a été retrouvé dans vingt-quatre communes et vingt de ces mêmes communes présentaient un taux qui dépassait la norme fixée par l’Union européenne, à savoir 100 nanogrammes/litre pour les vingt PFAS réglementés.

Un polluant éternel très particulier
Rappelons tout de même que les PFAS sont surnommés polluants éternels, car ils sont quasi indestructibles. Ils regroupent environ 4 700 molécules capables de s’accumuler avec le temps dans l’air, les sols, mais également les rivières. Côté santé, l’exposition sur le long terme peut engendrer des problèmes de fertilité et surtout favoriser certains cancers. Cependant, si les PFAS ne sont généralement pas aussi dangereux que l’acide perfluorooctanoïque (PFOA) et l’acide perfluorooctanesulfonique (PFOS) interdits en Europe depuis plusieurs années, il existe encore des incertitudes concernant la toxicité du TFA.
L’étude souligne que le TFA provient principalement de la dégradation du flufénacet, un herbicide défini depuis peu par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) comme étant un perturbateur endocrinien. Ainsi, si ce produit est considéré en tant que tel, ses métabolites comme le TFA peuvent logiquement inquiéter.
Or, il s’avère que contrairement à certains autres PFAS, il est plus difficile de retirer le TFA de l’eau grâce aux techniques de décontamination de l’eau, qu’il s’agisse de procédés ayant recours au charbon actif ou encore de filtration membranaire. Cette difficulté réside dans le fait que le TFA est un PFAS à chaîne courte, c’est-à-dire contenant moins d’atomes de carbone, ce qui rend la molécule très mobile et très petite.