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Le pollen libéré par les fleurs favoriserait la formation des nuages

Crédits : Université d'Istanbul

Libéré dans l’atmosphère par les fleurs, le pollen jouerait un rôle dans la formation des nuages. Quand les fleurs font la pluie et le beau temps.

On connaissait le rôle du pollen dans la reproduction sexuée des plantes à fleurs, mais selon une récente étude publiée dans Geophysical Research Letters, les grains de pollen, jusqu’ici considérés comme étant trop gros pour influer sur la formation des nuages, pourraient finalement avoir leur mot à dire en climatologie.

Jusqu’à présent, les grains de pollen n’intéressaient que peu les climatologues, bien trop gros a priori pour influencer la formation des nuages, comme l’explique Allison Steiner, principale auteure de cette recherche : « Ces grains étaient considérés comme trop gros pour être importants dans le système climatique, trop gros pour former des nuages ou interagir avec les radiations du soleil. » Les grosses particules ne pouvant se maintenir dans l’atmosphère.

Nous savons le pollen peut se séparer en de minuscules morceaux pour ainsi se disperser et favoriser la réponse allergique. Alors qu’en est-il de ces grains de pollen une fois dispersés dans l’atmosphère ? Et si cette libération massive de pollens, qui remontent dans l’atmosphère, avait au bout du compte une influence sur le climat ?

Pour le savoir, les chercheurs de l’université du Michigan ont réalisé des expériences sur du pollen de chêne, de pacanier, de cèdre, de bouleau, de pin et d’ambroisie, qui représentent des sources importantes de pollen aux États-Unis. Ceux-ci ont été imbibés d’eau puis dispersés sous forme de spray avec un atomiseur dans une chambre de « fabrication des nuages », du laboratoire de Sarah Brooks, professeur de sciences atmosphérique.

Résultats : quand le pollen devient humide, il se rompt très facilement et se décompose en particules plus petites. Ainsi, à l’humidité, des pollens de 5 à 150 µm de diamètre peuvent donner des microparticules plus petites qu’un micron. Les chercheurs ont aussi observé les échantillons au microscope électronique et trouvé que des grains qui faisaient une taille de 20 à 50 µm ont été réduits à une taille permettant la fabrication de nuages.

Dans la chambre à nuages, les chercheurs ont observé la formation des gouttelettes. « Les échantillons entrant dans la chambre à nuages sont exposés à des conditions d’humidité représentatives de l’humidité relative trouvée dans l’atmosphère », explique Sarah Brooks. Quand un échantillon peut activer la formation de nuages, des gouttelettes se mettent à grossir sur les fragments de l’échantillon et forment des gouttelettes plus grosses. Les petites particules de pollen agissaient ainsi comme des noyaux de condensation des nuages.

En résumé, il y aurait donc une logique qui lie les phénomènes atmosphériques au cycle de reproduction des plantes : les fleurs qui éclosent, le pollen qui monte dans le ciel, qui forme des nuages qui génèrent de la pluie, qui fait retomber le pollen qui ensemence les fleurs. Le pollen ne sert donc pas qu’à la reproduction des plantes, mais aussi à celle des nuages. Qu’il est rudement beau, le pouvoir des fleurs …

Source : futura-sciences

– Illustration : Université d’Istanbul

Brice Louvet, expert espace et sciences

Rédigé par Brice Louvet, expert espace et sciences

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.