Des études récentes ont mis en lumière l’impact de l’attractivité sur divers aspects de la vie d’une personne, y compris son salaire, sa popularité, ses performances académiques et même ses interactions avec la justice. Mais qu’en est-il de l’impact de l’attractivité sur la politique ? Dans le cadre d’une étude, des chercheurs ont constaté qu’en Europe, aux États-Unis et en Australie, les politiciens de droite sont généralement perçus comme étant plus beaux.
Élection et apparence
Il est bien établi aujourd’hui que les politiciens au physique attrayant ont tendance à remporter davantage de voix lors des élections. Bien que plusieurs études aient déjà établi une corrélation entre l’apparence et le succès électoral, un défi consistait à en déterminer la causalité et à comprendre ses implications politiques.
Certaines recherches ont déjà suggéré une relation causale, montrant que la manipulation des photographies faciales de politiciens réels pouvait prédire les résultats d’élections expérimentales. De plus, il a été observé que l’effet positif de l’apparence sur les votes était plus marqué chez les électeurs ayant une connaissance politique limitée et une forte exposition à la télévision. Cette observation renforce l’idée d’une relation causale sous-jacente entre l’apparence et le succès électoral.
Cependant, les répercussions politiques de cette tendance restent largement méconnues. C’est dans ce contexte que les chercheurs ont entrepris cette étude dans le but de mieux comprendre comment l’attrait physique des politiciens influence les perceptions et les choix des électeurs.
Politique et attractivité : un impact électoral
Pour ce faire, les chercheurs ont présenté des photographies de candidats politiques à des participants dans le cadre d’élections locales et nationales sur différents continents. Les résultats ont alors révélé une tendance intéressante : les politiciens de droite étaient généralement perçus comme étant plus beaux, ce qui leur valait plus de bulletins de vote, une observation qui s’est avérée cohérente sur les trois continents étudiés.
Une découverte importante de cette étude concerne le rôle de l’attractivité lors des élections municipales. En Finlande, où les électeurs ont généralement peu d’informations sur les candidats, l’attrait physique jouait par exemple un rôle plus important dans le choix des électeurs, en particulier pour les candidats de droite.
Autrement dit, cela suggère que dans des contextes où l’information est limitée, les électeurs peuvent se tourner vers des indices plus superficiels, tels que l’apparence physique, pour prendre leur décision. Dans ce cas précis, cela peut conduire à une préférence accrue pour les candidats de droite parmi ceux qui sont perçus comme plus attrayants.
Cependant, lors des élections parlementaires, où les électeurs ont un accès plus étendu aux informations sur les candidats, l’effet de l’attractivité sur le vote semblait être égal, indépendamment de l’appartenance politique.
Pourquoi les politiciens les plus attrayants physiquement sont-ils majoritairement de droite ?
Les chercheurs ont avancé deux explications possibles pour ces observations. D’abord, une explication économique met en avant le lien entre l’attrait physique, le succès financier et les opinions politiques. Il est en effet bien établi que les individus physiquement attrayants ont tendance à gagner davantage et que ces mêmes individus sont souvent enclins à s’opposer aux politiques de redistribution économique préférées par la gauche politique. Cette corrélation suggère ainsi que l’attrait physique peut influencer les attitudes politiques, même si la causalité exacte reste à établir.
Une explication psychologique souligne par ailleurs le traitement favorable dont bénéficient souvent les personnes physiquement attrayantes, ce qui peut influencer leur perception du monde. Les individus perçus comme attrayants peuvent en effet avoir tendance à croire que la société est intrinsèquement juste, en raison de leur expérience personnelle de traitement préférentiel. Cette perception peut alors les amener à adopter des attitudes politiques moins enclines à soutenir l’égalitarisme, une valeur souvent associée à la gauche politique.
