Polar Pod : Cet étrange navire vertical va explorer l’Antarctique

Crédits : Capture vidéo / Vimeo / Elsa Etienne

L’explorateur Jean-Louis Étienne prépare une expédition dans l’océan austral pour l’hiver 2016-2017. Il teste actuellement une maquette de son bateau autonome, le Polar Pod, à Brest, dans les laboratoires de l’Ifremer. Objectif, mesurer les concentrations de CO2 autour de l’Antarctique, mais pas que.

L’homme n’est jamais rassasié. Pour cette expédition scientifique, Jean-Louis Étienne nous a imaginé un bateau digne des romans de Jules Verne ; un flotteur vertical avec 70 mètres de tirant d’eau et une partie habitable située entre 15 et 30 mètres au-dessus de l’eau. Un bateau d’un nouveau genre pour un océan particulier et encore bien méconnu qui nécessite une présence permanente. Le Polar Pod permettra à Jean-Louis et son équipe de mesurer les concentrations de CO2, mais pas que. Notre baroudeur souhaite également travailler sur les inventaires d’animaux marins et la confirmation de mesures satellites, sorte de « validation terrain ».

Pour les besoins de l’aventure, Jean-Louis et son équipe embarqueront à bord d’un véhicule non motorisé, propulsé par les courants et conçu pour échapper à la puissance des vagues. Testé à Brest, l’aventurier s’est même dit « surpris » par la « stabilité de son bateau », des vagues de 25 mètres ayant été simulées pour l’occasion dans le bassin de l’Ifremer.

L’équipage sera ainsi formé de trois marins et quatre chercheurs propulsés par le courant circumpolaire qui tourne autour d’un continent devenu un véritable puits à carbone. « L’Antarctique est un continent grand comme 28 fois la France. L’océan austral y joue un rôle très important dans le climat. C’est un puits de carbone, le CO2 que l’on émet étant dissout dans les eaux froides. » Au cours de leur périple, les scientifiques étudieront ainsi les échanges atmosphère – océan, l’acoustique (écouter les espèces animales 70 mètres sous l’eau) et la validation en mer des données satellites, notamment des informations enregistrées par le satellite Sentinelle 3.

Début du chantier prévu pour septembre 2015, la mise à l’eau pour avril — mai 2016 et le départ pour la fin 2016 – début 2017. Un projet estimé à environ six millions d’euros, mais Jean-Louis Etienne peut d’ores et déjà compter sur les soutiens du CNRS, du Scripps Institute américain, de la Nasa ou encore du CEA. De quoi partir serein.

Source : Jean-Louis Étienne, PolarPod