Un poisson a évolué pour être 8000 fois plus résistants aux déchets toxiques

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Des chercheurs de l’Université de Californie ont découvert qu’un poisson vivant au large de la côte est des États-Unis avait évolué pour être 8000 fois plus résistant aux déchets toxiques.

L’umbre de vase est un petit poisson de la famille des Umbridae originaire l’est de l’Amérique du Nord. Il est notamment connu pour vivre dans les estuaires fortement pollués de la baie de Newark dans le New Jersey et dans la Virginia’s Elizabeth River. Favori parmi les propriétaires d’aquarium pour sa petite taille et de jolies couleurs, l’umbre de vase (Umbra limi) est également considéré par les écologistes comme une espèce indicatrice dans les environnements pollués. Des chercheurs de l’Université de Californie ont d’ailleurs découvert une mutation extrême chez ce poisson lui permettant d’être jusqu’à 8000 fois plus résistant aux déchets toxiques.

Physiquement, les poissons analysés ne sont pas si différents de leurs congénères : tachetés, une queue arrondie, avec de multiples nuances de brun et une barre verticale noire près de la queue. Néanmoins, leurs gènes racontent une tout autre histoire. L’espèce est naturellement extrêmement tolérante à certains polluants chimiques très désagréables. Cependant, les mélanges de dioxines, biphényles polychlorés (PCB) et autres métaux lourds analysés dans ces sites sont partout jusqu’à 8 000 fois plus concentrés et surtout normalement 8 000 fois plus mortels pour ces poissons. Un véritable cas d’école d’évolution convergente puisque sur les 400 spécimens prélevés et analysés, les chercheurs ont découvert des mutations similaires développées indépendamment dans les mêmes gènes au sein de chaque population.

Observer la vie marine s’adapter à nos déchets autrement létaux semble comme une bouffée d’air frais, mais l’umbre de vase fait malheureusement exception. La plupart des espèces évoluant dans ces eaux polluées ne peuvent s’adapter à des changements aussi rapides. La nature s’adapte, évolue, mais ne peut suivre une telle cadence, certaines espèces ne disposant pas des niveaux élevés de variation génétique qui pourraient leur permettre d’évoluer rapidement. De plus, alors que la victoire paraît claire pour l’umbre de vase, on ne peut pas en dire autant pour ces principaux prédateurs. Chassés par de plus gros poissons et pêchés par certains oiseaux, on ne sait pas encore pour l’instant quels effets la concentration de métaux lourds aura sur le reste de la chaîne alimentaire.

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