Par le passé, plusieurs études se sont déjà intéressées à la barrière naturelle que représentent les poils du nez. Sont-ils néanmoins efficaces pour lutter contre les virus aérotransportés ? Aucun des travaux existants ne le précise clairement, mais lorsque l’on considère la taille des virus, l’espoir est plutôt mince.
Un pouvoir filtrant
Certaines personnes tentent de se défaire des poils présents à l’intérieur de leurs narines. Lorsqu’ils dépassent, ils deviennent en effet inesthétiques. En 2019, Santé Magazine expliquait toutefois que les poils du nez sont un filtre nous protégeant des microbes autres poussières que l’on respire. Il s’agit d’une barrière empêchant ces impuretés d’atteindre les poumons. En général, le mieux est donc de couper les poils qui dépassent, mais de ne pas les arracher. Le but est d’éviter une potentielle inflammation et multiplier le risque infectieux.
Toutefois, une question se pose : à quel point sont-ils efficaces contre les virus aérotransportés ? Plusieurs études apportent quelques éléments, mais en réalité, il n’y a aucune évidence à ce sujet. Dans la revue The Lancet se trouve une étude datant de 1896, menée par un duo de chercheurs de l’Institut britannique de médecine préventive. Les scientifiques sont formels : l’intérieur de la plupart des cavités nasales est parfaitement stérile. De plus, ils observent que l’entrée des narines peut accueillir des croûtes remplies de bactéries. En conclusion, ils affirment que les poils du nez ont un pouvoir filtrant.

Rien n’est totalement certain
En 2011, des chercheurs de l’Université Hacettepe à Ankara (Turquie) ont focalisé leur attention sur l’épaisseur des poils du nez. En observant 233 personnes dans le cadre de leurs travaux, les scientifiques ont apporté la conclusion suivante : plus les poils du nez sont épais, plus le risque d’avoir de l’asthme est grand. Néanmoins, l’étude a ses limites puisqu’il s’agit seulement d’observations. Par ailleurs, l’asthme n’est pas une infection et les chercheurs n’ont pas analysé les potentiels effets d’une épilation. Quatre ans plus tard, une énième étude s’intéresse enfin à la tonte des poils du nez. Leur conclusion est d’ailleurs très logique : tondre les poils du nez améliore la circulation de l’air.
Y a-t-il cependant un lien entre le fait de les enlever et une augmentation des risques au niveau des virus aérotransportés ? Les nez plus fournis en poils épais protègent-ils mieux contre les infections virales ? Rien n’est certain, tout simplement parce qu’aucune étude n’est formelle à ce sujet. Néanmoins, l’espoir est plutôt mince. Rappelons que les virus ont une taille comprise entre 10 et 400 nanomètres, si bien qu’ils passent certainement entre les poils, et ce, peu importe leur longueur, leur épaisseur ou leur quantité.