Les plus vieux restes de collagène de dinosaures jamais retrouvés

C'est de ce fémur qu'a été extrait le collagène / Crédits : Museum of the Rockies

Une nouvelle étude dirigée par des chercheurs de l’Université d’État de Caroline du Nord portant sur un fémur fossilisé de Brachylophosaur canadensis révèle ce qui semblerait être les plus vieux restes de collagène de dinosaures jamais retrouvés. Ils ont environ 80 millions d’années.

Brachylophosaurus est un genre de dinosaure ornithopode qui fait partie des célèbres dinosaures à bec de canard. Celui-ci arborait également une jolie crête osseuse. L’espèce a déjà fait parler d’elle en 1994 suite à la découverte d’un squelette complet et en parfaite condition surnommé « Elvis » par le paléontologue Nate Murphy. Six ans plus tard, en 2000, « Leonardo », un brachylophosaure partiellement momifié était également retrouvé. Il est aujourd’hui considéré comme l’une des plus spectaculaires découvertes de dinosaures jamais faites. Une équipe de chercheurs menée par la Professeure Mary Schweitzer, de l’Université d’État de Caroline du Nord, tend cette fois-ci à confirmer les conclusions antérieures faites en 2009 par cette même paléontologue qui pensait être parvenue à extraire du collagène d’un fémur fossilisé de B. canadensis retrouvé dans une roche crayeuse datant de 80 millions d’années.

La découverte avait néanmoins divisé la communauté scientifique et il en fallait donc un peu plus pour convaincre les sceptiques. Identifier des molécules organiques vieilles de plusieurs dizaines de millions d’années n’est effectivement pas une mince affaire, le but étant de ne pas contaminer les précieux échantillons lors de l’extraction du fossile. Les chercheurs ont donc mis à jour la méthodologie d’extraction en faisant cette fois-ci appel à un spectromètre de masse à haute résolution. Les analyses bio-informatiques réalisées sur le fémur vieux de 80 millions d’années (période du Crétacé supérieur) ont alors identifié huit séquences peptidiques (deux identiques à 2009 et deux nouvelles), c’est-à-dire des enchaînements d’acides aminés constitutifs de peptides donnés formant eux-mêmes des protéines.

Notons que les séquences montrent également que le collagène analysé présente des similitudes avec les oiseaux et les crocodiliens, une conclusion déjà soutenue par les études squelettiques actuelles. Ainsi retrouver des restes de collagène dans des fossiles aussi âgés que 80 millions d’années ne relève donc plus de la science-fiction. Ces molécules conservées pourraient par exemple nous en apprendre beaucoup sur la physiologie de ces créatures disparues.

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