in

Les plus vieux hameçons funéraires découverts, vieux de 12 000 ans

Crédits : Australian National University (ANU)

Un archéologue de l’Australian National University (ANU) annonce avoir découvert quelques-uns des plus anciens hameçons du monde, placés dans une tombe retrouvée sur l’île d’Alor en Indonésie, au nord-ouest du Timor oriental.

Les plus anciens hameçons du monde ont été taillés dans des escargots de mer au Japon, sur l’ile d’Okinawa. Ils ont plus de 22 000 ans, révélait une étude publiée en septembre 2016. Ces cinq nouveaux hameçons ne sont pas les plus anciens du monde donc, mais ils n’en restent pas moins incroyables, retrouvés parmi des objets soigneusement placés sous le menton et autour des mâchoires d’une femme du Pléistocène datant de 12 000 ans. Sue O’Connor, professeure émérite de l’École de culture, d’histoire et de langue du Collège Asie-Pacifique de l’ANU, a notamment déclaré que cette découverte venait renverser la théorie selon laquelle la plupart des activités de pêche sur ces îles étaient menées par des hommes.

« Ce sont les plus anciens hameçons connus associés aux pratiques mortuaires », dit-elle. Une découverte qui pourrait signifier qu’à cette époque, l’équipement de pêche était considéré comme essentiel pour la transition vers l’au-delà das cette partie du monde. « Cette nouvelle découverte montre que dans la vie et la mort, les habitants du Pléistocène de la région de l’île Alor étaient intrinsèquement liés à la mer, et l’association des hameçons avec un enterrement dénote le statut cosmologique de la pêche dans cet environnement insulaire », note la chercheuse.

Avant la découverte, les premiers hameçons associés à un site funéraire remontaient à environ 9 000 ans, retrouvés dans le cimetière d’Ershi, en Sibérie. Les plus anciens hameçons en provenance du Japon, d’Europe et du Timor oriental remontent à environ 22 000 ans, certes, mais ils n’étaient pas liés à des rites funéraires. Ici, deux types d’hameçons ont été enterrés : un hameçon en forme de J et quatre crochets rotatifs circulaires façonnés à partir de la coquille d’une espèce d’escargot de mer.

Ainsi l’apparition de ces hameçons « rotatifs » si tôt sur une île aussi déconnectée que l’île d’Alor suggère que plusieurs communautés de pêcheurs ont développé la même technologie simultanément et séparément, plutôt que d’apprendre les uns des autres. « Les crochets d’Alor ressemblent étonnamment aux crochets rotatifs utilisés au Japon, en Australie, en Arabie, en Californie, au Chili, au Mexique et en Océanie », dit-elle. « Nous soutenons que le même type d’artefact a été développé indépendamment plutôt que par la diffusion culturelle, parce que c’était la forme la plus appropriée ».

Vous retrouverez tous les détails de cette étude dans la revue Antiquity.

Source