Selon des recherches effectuées par une équipe française, le champ de dunes le plus imposant sur notre planète se situe au cœur du continent le plus austral et le plus froid : l’Antarctique. Évidemment, ces dunes sont composées de neige, contrairement à celles des déserts chauds et leurs dunes de sable.
Dunes de sable ou dunes de neige : des similitudes et des différences
Lorsque nous pensons aux dunes, la première image est évidemment celle des dunes de sable des grands déserts chauds tels que le Sahara. Et pourtant, le paysage de dunes le plus imposant au monde se trouve du côté de l’Antarctique selon une publication et un compte rendu dans la revue Nature Geoscience publié le 27 août 2024 par des chercheurs de l’Institut national des sciences de l’univers (INSU) et de l’Institut des géosciences de l’environnement de l’Université Grenoble Alpes. Ces recherches reviennent sur une découverte surprenante qui offre de nouvelles perspectives sur la dynamique de la neige en Antarctique, mais également l’interprétation du signal climatique à partir des carottes de glace.
Les auteurs de l’étude expliquent en effet avoir analysé des images satellites qui couvrent l’ensemble du continent antarctique. Cela a permis de cartographier la répartition, la forme ainsi que l’orientation des dunes de neige à une échelle encore inédite. Ces observations ont ensuite fait l’objet d’une comparaison avec des modèles développés pour les dunes de sable. Selon les chercheurs, il existe des similitudes, mais également des différences importantes en ce qui concerne leurs mécanismes de formation.

Mieux prédire les impacts de la calotte glaciaire
L’étude montre qu’en Antarctique, la neige est très résistante au transport par le vent, un phénomène étonnant. C’est principalement le fait de sa forte cohésion. Or, ce phénomène influence la dynamique neigeuse de manière significative. Il faut dire que jusqu’à aujourd’hui, le déplacement de la neige par le vent représentait un facteur important, mais finalement assez mal compris dans ce contexte. La découverte des chercheurs français est donc une véritable avancée en matière de compréhension des processus qui façonnent la structure de la neige en Antarctique. Cette même découverte pourrait permettre d’affiner les modèles d’évolution de la calotte glaciaire du continent.
Évoquons également de possibles perspectives d’amélioration des connaissances au niveau du bilan de masse de la calotte glaciaire face au changement climatique. Précisons que le bilan de masse représente la différence entre l’accumulation (chutes de neige et givre) et l’ablation (fonte, sublimation et vêlage d’icebergs) de la glace sur une calotte. Or, il s’agit là d’une étape cruciale dans la prédiction des impacts futurs de la calotte glaciaire sur le niveau des océans.
