Une trentaine de patients français retrouvent la vue grâce à un œil bionique

Crédits : Second Sight

Depuis deux ans, la société américaine Second Sight propose a des personnes malvoyantes de se faire implanter une prothèse rétinienne. Voici un point sur l’arrivée de cette technologie en France.

La société Second Sight, basée en Californie, « s’est donné pour mission, par son dévouement et ses innovations, de développer, fabriquer et commercialiser des prothèses visuelles implantables qui permettront aux personnes aveugles de devenir plus indépendantes », selon son site officiel.

La prothèse rétinienne Argus II est le produit phare de cette société qui l’a implanté pour la toute première fois en 2015 chez un patient de 80 ans atteint de dégénérescence maculaire liée à l’âge. Cette prothèse équipe aujourd’hui Charlotte, une Toulousaine de 32 ans ainsi que 17 autres Français dans le cadre du « forfait innovation » mis en place par le ministère de la Santé qui prend en charge l’intégralité des frais dont le montant s’élève à 97 000 euros par patient. Selon un communiqué de Second Sight, 18 autres patients français bénéficieront de ce programme.

Depuis depuis vingt ans, Charlotte est atteinte de rétinite pigmentaire, une dégénérescence des cellules de la rétine faisant progressivement perdre la vue à la jeune femme. Il y a deux ans, le CHU de Bordeaux, un des trois hôpitaux participant au programme, lui a proposé l’implant Argus II. Après avoir longuement hésité, l’intéressée a finalement accepté et a donc fait partie des premières personnes en France ayant pu « retrouver » la vue de cette manière.

« Quinze jours après l’opération, les médecins règlent les soixante électrodes de la prothèse rétinienne selon notre vue pour que l’éclairage soit optimal puis un orthoptiste nous apprend à utiliser le dispositif en intérieur durant trois mois », déclare Charlotte à Sciences et Avenir.

Le système de prothèse rétinienne Argus II est ce que l’on appelle une prothèse épirétinienne, dont l’implant est placé en haut de la rétine. Il comprend une antenne, un boîtier électronique et un faisceau d’électrodes comme le montre le schéma ci-dessous.

Crédits : Second Sight

Quant à l’équipement dit externe, celui-ci est composé d’une paire de lunettes (avec caméra), d’une unité de traitement vidéo (VPU) et d’un câble.

Après une longue rééducation visuelle, les patients peuvent ensuite distinguer des formes, des silhouettes et peuvent être plus autonomes à l’intérieur comme à l’extérieur où la principale difficulté est de se déplacer parmi les autres piétons, le trafic, etc. Le boîtier possède seulement trois à quatre heures d’autonomie, mais Charlotte estime que « cela reste suffisant ». En effet, l’angle de vue est très réduit et la vision assez imprécise, ce qui « demande beaucoup de concentration et de vigilance ».

Sources : Sciences et Avenir – La DépêcheGènéthique