Le plus gros grêlon jamais observé dans l’hémisphère sud serait-il tombé le 8 février dernier en Argentine ?

C’est une possibilité mais qui demandera à être confirmée par l’organisation météorologique mondiale (OMM) après étude. Les énormes grêlons se fracassant au sol jeudi 8 février ont par ailleurs permis de voir circuler d’impressionnantes photographies. Mais ont aussi, malheureusement, causé des dégâts.

Jeudi 8 février, un virulent orage circule dans les environs de la province de Córdoba en Argentine. Il s’accompagne de grêlons qui prendront des dimensions de plus en plus grandes au fil des minutes. Ils deviendront si gros que leur quantité diminuera à tel point qu’ils tomberont à relativement grande distance les uns des autres. Cela est dû au fait que plus les grêlons sont gros, plus ils consomment de gouttelettes d’eau, processus qui limite ainsi leur nombre.

Un des plus gros conglomérats de glace a pu être récupéré et mesure entre 17 et 18 centimètres de diamètre. Mesure qui est rendue plus compliquée par la forme très irrégulière de l’objet. Ces valeurs le placeraient en tête du podium du plus gros grêlon jamais observé dans l’hémisphère sud. Son poids atteint les 422 grammes. Soulignons qu’à la sortie du nuage, ces valeurs étaient encore plus élevées étant donné qu’une partie a fondu au cours de son trajet vers la surface ! Toutefois, il conviendra d’attendre la confirmation de l’organisation météorologique mondiale (OMM) pour la validation ou non du record.

À l’échelle mondiale, la première place revient à un grêlon tombé aux États-Unis en juillet 2010 avec plus de 20 centimètres de diamètre et un poids atteignant pratiquement les 880 grammes. Celui observé ce jeudi en Argentine pourrait se situer en seconde place à l’échelle mondiale.

Autre grêlon de très grande taille tombé ce 8 février.

Autre grêlon de très grande taille tombé ce 8 février.

Lorsque ces blocs de glace massifs tombent du ciel, ils le font à une vitesse très élevée. Un être vivant percuté par de tels hydrométéores serait gravement blessé, probablement même tué sur le coup. Des dégâts matériels significatifs accompagnent également ces chutes extrêmes. Ci-dessous, un tableau qui retrace la vitesse d’un grêlon en mètres par seconde suivant sa taille en centimètres. L’échelle n’est pas assez grande mais en prolongeant la courbe on peut estimer qu’avec un diamètre de 17 à 18 centimètres, la vitesse de chute se situe entre 60 et 70 mètres par seconde, soit 216 à 250 km/h ! Ce sont des valeurs théoriques mais qui permettent d’avoir une idée de l’ordre de grandeur de la vitesse à laquelle ils arrivent au sol. Pour maintenir des condensats de cette taille en l’air, les mouvements ascendants à l’intérieur de l’orage doivent être extrêmement puissants, pouvant dépasser les 150 à 200 km/h.

Figure tirée de l'ouvrage Mesoscale Meteorology in Midlatitudes.

Figure tirée de l’ouvrage Mesoscale Meteorology in Midlatitudes.

Crédits photos : Victoria Druetta.