Les plus grands dinosaures carnassiers que la Terre ait compté étaient touchés d’un gigantisme accéléré

Crédits : Pixabay/Flint_FL

Tyrannosaurus rex et d’autres théropodes figurent parmi les plus gros carnivores que la Terre n’ait jamais porté. Pourquoi ? Selon une récente étude, il y aurait une corrélation entre la masse des théropodes et la présence « d’ornements crâniens ».

Crêtes, cornes ou proéminences colorées, une récente étude publiée dans la revue Nature Communication suggère que 20 des 22 plus grosses espèces de dinosaures théropodes possédaient des ornements crâniens. Parmi eux, ceux qui pesaient plus d’une tonne étaient caractérisés par ce que l’on appelle « un gigantisme accéléré », grossissant 20 fois plus vite que les espèces ne possédant pas d’ornements.

De nombreux animaux sont caractérisés par l’évolution d’ornements crâniens. Ces organes, qui attirent l’œil, servent le plus souvent à attirer des partenaires sexuels, à dissuader des rivaux ou à les combattre. Cependant, l’effet macro-évolutif des ornements crâniens sur la masse corporelle de ces animaux n’avait jusqu’alors jamais été étudié.

Terry Gates, chercheur en paléontologie à l’Université de Caroline du Nord et auteur principal de l’étude, a examiné les crânes de 111 théropodes, certains pourvus d’ornements crâniens, d’autres non, et a comparé leur taille au fil du temps, le but étant de savoir s’il y avait une corrélation entre la taille du corps et la présence ou l’ absence d’ornementation.

Grâce aux modélisations informatiques, les chercheurs ont constaté que les théropodes pesant moins de 36 kg ne disposaient pas d’ornements. Au-dessus de ce seuil, 20 des 22 plus grands théropodes en étaient pourvus. Ils  se sont également aperçus qu’une fois ces « coiffes » développées, les théropodes grossissaient régulièrement tous les 4 à 6 millions d’années. Les grandes lignées de théropodes sans ornementations – tels que les Acrocanthosaurus – n’ont pas grossi aussi rapidement que leurs frères ornementés.

Cependant, il est difficile de savoir si ces structures osseuses étaient la cause directe de cette croissance constante. Les chercheurs ont également constaté que les théropodes pesant moins de 36 kilogrammes, qui manquaient d’ornements, ont privilégié le développement de plumage pour faire part de leurs intentions.

Analyser cette relation entre ornementation et gigantisme pourrait faire la lumière sur d’autres phénomènes évolutifs, et nous donner des indices sur les environnements et les niches écologiques dans lesquels évoluaient ces animaux.

Les chercheurs suggèrent notamment que les grands théropodes ornés se seraient tournés vers des habitats ouverts non forestiers, dans lesquels leurs coiffes auraient facilement attiré l’attention. Sachant que les ornements peuvent imposer des contraintes sur les organismes qui les portent (exigeant le développement de vertèbres renforcées pour soutenir le poids de la tête), ils peuvent également nous donner des informations intéressantes sur l’anatomie des dinosaures, et expliquer ce « gigantisme accéléré ».

À l’inverse, les Maniraptoriformes, à l’instar du célèbre vélociraptor, qui ont très vite abandonné la stratégie des ornements pour celle du plumage, auraient alors privilégié les niches forestières, les plumes leur permettant de se camoufler plus facilement dans leurs environnements.

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