La plus grande étude jamais réalisée sur le cancer du cerveau

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Incurable, le glioblastome est le cancer du cerveau le plus courant sur lequel la recherche bute depuis des années. Chaque année, on estime qu’environ 5 000 nouveaux cas de glioblastome sont diagnostiqués rien qu’en France. Mais une étude récente regroupant des données génétiques de dizaines de milliers de personnes pourrait bientôt changer la donne.

Des chercheurs de l’Institut de recherche sur le cancer au Royaume-Uni ont mené deux études sur le génome humain dans le but de repérer des différences qui pourraient entraîner le cancer des cellules gliales du cerveau. Notre système nerveux central repose sur les neurones. Mais ils ne sont pas les seuls à jouer un rôle. Il y a par exemple les cellules gliales qui prennent appui sur les neurones en les isolant, en les maintenant en place et en les aidant à accéder aux nutriments. Mais un certain nombre de facteurs peuvent enrayer toute cette machinerie complexe, incitant les tumeurs cancéreuses à se développer.

Les glioblastomes multiformes (GBM) sont une forme courante de cancer du cerveau qui touche les astrocytes (des cellules du système nerveux central). Les tumeurs qui se développent sont particulièrement agressives, tuant environ 95 % des patients dans les cinq ans. Ce cancer touche environ 3 personnes sur 100 000 et frappe surtout les plus de 60 ans. Mais tandis que de nombreux chercheurs réfléchissent à de nouvelles manières de traiter les gliomes, la détection précoce de ce cancer est le plus souvent accidentelle et non intentionnelle. Cette nouvelle étude pourrait inverser la tendance en stimulant les chances d’un diagnostic beaucoup plus précoce.

Une étude menée en 2015 avait identifié les interactions entre une paire de protéines et la tumeur grandissante, pouvant ainsi conduire à un test qui permettrait aux oncologues de diagnostiquer une tumeur au moins cinq avant que les symptômes n’apparaissent. Mais en identifiant les gènes qui augmentent le risque de développer un gliome, les chercheurs pourraient potentiellement produire un programme de diagnostic et de traitement rapide qui pourrait finalement empêcher les tumeurs de croître en premier lieu.

Cette étude récente ne s’arrêtait pas au balayage du génome. Il avait également analysé plus de 30 000 personnes incluses dans un certain nombre d’études précédentes sur les cancers GBM et non GBM, constituant ainsi la plus grande étude faite sur le cancer du cerveau. En comparant 12 496 cas de gliome avec 18 190 personnes qui n’étaient pas atteintes par le cancer, les chercheurs ont identifié une douzaine de nouvelles mutations qui pouvaient conduire à l’apparition d’une tumeur. Ainsi des causes génétiques pourront nécessiter des approches différentes de traitement.

Au total, et grâce à des études antérieures, les chercheurs savent maintenant que 26 marqueurs sur le génome peuvent influer sur le risque de développer une forme de gliome, parfois jusqu’à 15 %. Cela pourrait paraître peu, mais face à une tumeur cérébrale métastatique, chaque indice pourrait faire la différence entre la vie et la mort. Comprendre la génétique du gliome pourrait permettre aux chercheurs d’identifier les personnes à haut risque héréditaire et permettre la recherche de nouveaux traitements qui exploiteront ces nouvelles connaissances.

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