Le plus grand radiotélescope du monde fait sa première découverte

Crédits : FAST

Le plus grand radiotélescope du monde (à un appareil) fait sa première découverte. Il s’agit de deux nouveaux pulsars : l’un à 16 000 années-lumière et l’autre à environ 4 100 années-lumière. Quelques mois seulement après sa mise en service, la nouvelle en annonce beaucoup d’autres à venir.

Le plus grand radiotélescope du monde, situé dans le comté de Pingtang, dans la province du Guizhou (Chine), entrait en service le 25 septembre dernier. FAST, pour Five-hundred-metre Aperture Spherical Radio Telescope, présente une ouverture de 500 mètres de diamètre pour une superficie d’environ 196 000 mètres carrés, soit l’équivalent de celle de trente terrains de football. De quoi sonder le ciel comme jamais auparavant. D’ailleurs, il ne lui aura pas fallu longtemps avant de « faire ses preuves ». Deux nouveaux pulsars ont en effet été détectés en août dernier. Les étoiles, baptisées PSR J1859-01 et PSR J1931-01, ont été confirmées il y a quelques jours par le télescope Parkes en Australie.

Un pulsar est une étoile qui se meurt. Faute de carburant, son enveloppe externe se volatilise, son cœur s’effondre sous l’effet de la gravitation et donne finalement naissance à une étoile à neutrons, un petit objet de moins de vingt kilomètres de diamètre dont la masse volumique est de l’ordre d’un milliard de tonnes. Ces gigantesques boules concentrées tournent très rapidement sur elles-mêmes (certaines plusieurs centaines de fois par seconde) et possèdent des champs magnétiques extrêmement puissants. En tournant, ces résidus d’étoiles projettent des faisceaux de radiation très intenses dans l’espace autour d’elles. Si la Terre se trouve dans l’axe du faisceau, on a alors l’impression de voir « pulser » l’étoile à neutrons (d’où le nom).

On dénombre aujourd’hui environ 2 000 pulsars identifiés. C’est peu, d’où l’importance de cette nouvelle découverte qui vient fournir le carnet d’adresses. Le premier, surnommé FP1, est un pulsar avec une période de rotation de 1,83 seconde situé à une distance estimée de 16 000 années-lumière. Quant à FP2, situé à environ 4 100 années-lumière, sa période de rotation est de 0,59 seconde. Le radiotélescope n’aura donc pas découvert les pulsars les plus rapides, bien au contraire. Par comparaison, le pulsar le plus rapide tourne sur son axe environ 642 fois par seconde. Mais laissez-lui le temps, des découvertes encore plus impressionnantes sont probablement à venir.

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