Le plus grand mosasaure de l’hémisphère sud découvert à ce jour

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Une nouvelle espèce de mosasaure vient d’être découverte en Antarctique. Long d’une dizaine de mètres et vieux d’environ 66 millions d’années, il est à ce jour le plus grand prédateur marin connu du continent.

Les mosasaures forment une famille éteinte de grands reptiles carnivores qui peuplaient les océans du globe durant le Crétacé. Ces animaux marins qui ne sont pas des dinosaures seraient apparus voici 100 à 146 millions d’années, avant de disparaître durant la crise du Crétacé-Tertiaire il y a 65,5 millions d’années. Selon les espèces, ces animaux mesuraient entre 3,5 et 18 mètres de long et la forme de leurs dents suggère qu’ils étaient des prédateurs opportunistes se nourrissant à l’occasion de poissons, de calmars ou d’autres reptiles marins.

Baptisé Kaikaifilu, l’animal nageait ainsi dans les eaux antarctiques à l’époque où le continent abritait un écosystème beaucoup plus chaud qu’il ne l’est aujourd’hui. Déterré sur l’île Seymour au large de la péninsule de l’Antarctique en 2010, son crâne de 1,2 mètre de long suggère un animal d’une longueur d’une dizaine de mètres environ. Semblable à son cousin du grand-nord américain, le Tylosaurus, considéré comme le plus grand lézard qui ait jamais existé, le Kaikaifilu se nourrissait très probablement de plésiosaures, ces animaux au corps large et au cou très long qui ont proliféré durant le Jurassique jusqu’à l’extinction massive qui survint à la fin du Crétacé.

Image courtesy of University of Chile
Image courtesy of University of Chile

Avant cette découverte, le plus grand mosasaure connu du continent antarctique était représenté par le Taniwhasaurus antarcticus, un prédateur marin deux fois plus petit avec un crâne d’environ 70 centimètres de long qui a vécu dans ces mêmes eaux environ cinq millions d’années plus tard. Notons qu’à l’époque, l’Australie et l’Antarctique n’étaient pas encore séparées par la dérive des continents. Réunies, elles se trouvaient à l’intérieur du cercle polaire, mais n’étaient pas pour autant couvertes par un inlandsis. Ce bloc continental devait donc être couvert de forêts jusqu’à l’extrême sud.

Toujours est-il qu’en raison des conditions difficiles qui règnent de nos jours en Antarctique, le continent est probablement l’un des endroits les plus difficiles à travailler pour les paléontologistes. Avant cette étude, les fossiles de reptiles marins ne fournissaient aucune preuve de la présence de très grands prédateurs comme le Kaikaifilu dans un environnement où les plésiosaures étaient particulièrement abondants. Aujourd’hui, c’est chose faite.

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