Cet éclair est officiellement le plus grand jamais observé sur Terre

Vue satellite du système orageux contenant l'éclair d'une longueur record observé le 29 avril 2020. Crédits : NOAA.

Après une analyse méticuleuse de mesures satellitaires, l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) vient d’officialiser deux nouveaux records : ceux de la distance horizontale la plus élevée et de la durée la plus importante jamais établies sur Terre par un éclair. Les détails de l’étude ont été publiés ce 1er février dans la revue scientifique BAMS.

En juin 2020, le comité de l’OMM sur les phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes remettait la palme du plus grand éclair du monde à une décharge survenue au Brésil le 31 octobre 2018. En effet, celle-ci avait alors couvert une distance horizontale de 650 kilomètres. Par ailleurs, le groupe d’experts faisait état d’une durée record de 16,73 secondes pour un éclair observé en Argentine le 4 mars 2019.

Des éclairs d’une longueur et d’une durée sans précédent

Toutefois, ces deux valeurs viennent d’être détrônées. Dans une nouvelle étude, le comité de l’OMM a en effet confirmé la détection d’un éclair de 768 kilomètres de long (à vol d’oiseau) dans le sud des États-Unis le 29 avril 2020. Il s’agit d’une distance équivalente à celle qui sépare Londres de Hambourg (Allemagne). Étendu entre le Mississippi, la Louisiane et le Texas, le canal de foudre bat donc le précédent record de soixante kilomètres.

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Observation satellitaire (horizontale) de l’éclair d’une longueur record survenu le 29 avril 2020 au sud des États-Unis (blanc). En arrière-plan, le champ nuageux associé au système orageux et en couleurs, la densité de flash par minute. Crédits : Michael J. Peterson & coll. 2022.

En outre, la durée maximale jamais atteinte par un éclair revient désormais à une décharge de 17,1 secondes observée entre l’Uruguay et le nord de l’Argentine le 18 juin 2020. Notons que ces super-éclairs surviennent exclusivement dans les systèmes orageux structurés à l’échelle de plusieurs centaines de kilomètres, permettant une organisation des charges électriques en vastes strates horizontales. Ces systèmes convectifs de méso-échelle, selon leur appellation, se retrouvent fréquemment aux États-Unis et en Amérique du Sud.

Localisation géographique de l’éclair le plus étendu (haut) et le plus durable (bas). Notez que les distances sont calculées à vol d’oiseau. Crédits : OMM / AFP.

Des extrêmes kérauniques de mieux en mieux observés

« Ces extrêmes environnementaux sont des mesures vivantes de la puissance de la nature et des progrès scientifiques dans la capacité de faire de telles évaluations », souligne Petteri Taalas, secrétaire général de l’OMM. « Il est probable que des extrêmes encore plus grands existent et que nous pourrons les observer à mesure que la technologie de détection de la foudre s’améliorera ».

On rappelle que les records de 2018 et 2019, désormais détrônés, ont été les premiers à être basés sur la technologie d’imagerie de la foudre par satellite. Avant cela, les seules données prises en compte provenaient de mesures effectuées depuis la surface avec des valeurs records deux à trois fois moins élevées. Et pour cause, les échelles spatiales et temporelles qui peuvent être résolues par ces systèmes d’observations sont limitées.