Plus de la moitié des forêts européennes ont disparu au cours des 6 000 dernières années, en raison de la demande croissante de terres agricoles et de l’utilisation du bois comme source de combustible, selon une nouvelle étude menée par l’Université de Plymouth.
Parfois malgré quelques apparences, les forêts européennes se font de plus en plus rares. S’appuyant sur l’analyse pollinique de plus de 1000 sites, une équipe de chercheurs de l’Université de Plymouth en Angleterre, nous révèle que plus des deux tiers de l’Europe centrale et septentrionale étaient autrefois recouverts d’arbres. Aujourd’hui, ce chiffre tombe à environ un tiers. Au Royaume-Uni et en Irlande, la couverture forestière est inférieure à 10 % du territoire.
L’étude publiée dans Nature Scientific Reports aura également impliqué des universitaires en Suède, en Allemagne, en France, en Estonie et en Suisse. Ensemble, les scientifiques ont cherché à établir précisément comment la nature des forêts européennes avait évolué au cours des 11 000 dernières années. Ils ont pour ce faire combiné trois méthodes différentes d’analyse des données polliniques, tirées de la base de données européenne sur le pollen (EPD), et ont démontré que la couverture forestière était passée d’environ 60 % il y a 11 000 ans à environ 80 % il y a 6 000 ans.
Cependant, l’introduction des pratiques agricoles modernes au cours de la période néolithique a déclenché un déclin graduel qui s’est accéléré vers la fin de l’âge du bronze, avant de se poursuivre très largement jusqu’à nos jours. « Il y a environ 8 000 ans, un écureuil aurait pu basculer d’arbre en arbre de Lisbonne à Moscou sans toucher le sol, mais certains de nos habitats les plus précieux sont apparus à la faveur de l’ouverture des forêts pour laisser place à de l’herbe », note Neil Roberts, professeur de géographie physique à l’Université de Plymouth.
Une baisse de la couverture forestière importante donc, mais une tendance qui semble toutefois s’inverser, notent les chercheurs. La découverte de nouveaux types de combustibles et de techniques de construction, mais aussi des initiatives écologiques permettent aujourd’hui d’imaginer une Europe plus verte. Il est également intéressant de noter que jusqu’aux environs de 1940, beaucoup de pratiques agricoles traditionnelles étaient respectueuses de la faune. Selon Neil Roberts, « ces données pourraient alors potentiellement être utilisées pour comprendre comment les futures initiatives forestières pourraient influencer cette nouvelle tendance ».
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