Alors que le mois de juillet s’achève et devrait se placer en 3e place sur le podium des mois de juillet les plus chauds à l’échelle du pays, une nouvelle poussée caniculaire s’installe et se généralise cette semaine et jusqu’en première partie de semaine prochaine au moins. Une large moitié sud est particulièrement exposée avec des maximales qui pourront dépasser les 40 °C.
La chaleur s’est installée durablement sur le pays au cours de ce mois de juillet et s’est accentuée en dernière décade avec des températures qui ont atteint des niveaux caniculaires. Grâce à une incursion océanique qui a abordé le pays ce week-end, le nord-ouest et le nord ont connu un petit répit dans les fortes chaleurs. Celles-ci se sont toutefois maintenues – à des niveaux temporairement mois élevés – sur le reste du territoire et notamment à l’est et au sud-est. Juillet 2018 devrait ainsi se classer en troisième position des mois de juillet les plus chauds, derrière 2006 et 1983. Cette chaleur s’accompagne par ailleurs d’un déficit de précipitations remarquable sur les régions du nord.
Au cours de cette semaine et jusqu’en première partie de semaine prochaine au moins, les températures caniculaires vont à nouveau envahir le pays, en particulier sur une large moitié sud où l’on peut s’attendre à des maximales qui atteindront ou dépasseront parfois les 40 °C. Les 35 °C y seront très fréquemment dépassés. La moitié nord de l’Hexagone sera un peu moins exposée mais connaîtra elle aussi de fortes chaleurs avec des températures avoisinant les 35 °C. Les nuits resteront chaudes avec des minimales qui ne passeront pas sous les 20 °C sur de nombreuses régions. De ce fait, il sera difficile pour les organismes de récupérer.

Cette situation est due à l’installation d’un dôme anticyclonique d’altitude entre le nord de l’Afrique, la Péninsule Ibérique – où le thermomètre pourra dépasser les 45-48 °C (!) – et la France, lequel sera associé à une masse d’air torride en provenance du Maroc et de l’Algérie. Dans cette marmite grandeur nature, l’isotherme 0 °C sera rejetée vers les 5000 mètres, ce qui signifie qu’il pourrait temporairement dégeler au sommet du Mont Blanc ! À noter que le cœur de cette remontée d’air très chaud restera toutefois cantonné au proche Atlantique et entre l’Espagne et le Portugal (voir animation ci-dessus), nous épargnant l’occurrence de températures encore plus élevées. Ce n’est qu’en cours de semaine prochaine que celui-ci pourrait être happé et advecté vers le pays par un thalweg* sous forme d’un sursaut caniculaire. L’Hexagone pourrait alors momentanément connaître une hausse supplémentaire des températures par rapport aux jours précédents, mais ce point est encore sujet à de nombreuses incertitudes. En outre, le temps devrait rester très sec à l’échelle nationale, en l’absence de franche incursion dépressionnaire.Tout au plus quelques orages localisés ou bien cantonnés aux reliefs.
Précisons pour conclure que l’Europe de l’ouest n’est pas la seule zone touchée par la canicule ou les très fortes chaleurs. La Scandinavie, le Japon, l’Algérie, la Sibérie ou les Etats-Unis ont par exemple subi de tels épisodes au cours des dernières semaines. Cette situation s’explique en partie par une contraction anormale de la circulation moyenne d’ouest vers le pôle nord et la remontée subséquente des circulations anticycloniques subtropicales. Le réchauffement global intervient quant à lui comme un acteur aggravant qui participe à amplifier les extrêmes de température, que ce soit directement ou indirectement.

* Excroissance d’une dépression sous forme de vallée dans le champ de pression.