Mystère au Kazakhstan : Plus de 120 000 antilopes saïgas sont mortes depuis mai

Crédits : Tiarescott / Wikipédia

Au Kazakhstan, depuis environ deux semaines, plus de 120 000 antilopes saïgas sont mortes à cause d’un pathogène non identifié. Une épidémie qui intrigue les scientifiques.

Depuis le milieu du mois de mai 2015, un tiers de la population mondiale de l’espèce a péri dans cette mystérieuse épidémie au Kazakhstan, où vit 90 % des antilopes saïgas, soit environ 300 000 avant ces décès en masse. « Les 117 premiers cadavres de saïgas ont été découverts le 10 mai. Onze jours plus tard, il y en avait déjà 28.000 », explique l’antenne russe du Fonds mondial pour la Nature (WWF). Ces pertes ont surgi au même moment dans trois régions différentes du pays et pendant la période où les femelles mettent bas et se rassemblent en troupeaux, ce qui a dû rendre la propagation plus rapide.

Ce phénomène intrigue fortement les scientifiques, qui tentent de trouver une explication à la perte de 120 000 de ces antilopes en seulement deux semaines. Le premier ministre du Kazakhstan, Karim Massimov, a déjà demandé à des spécialistes de trouver l’origine de cette hécatombe. Celle-ci serait due, selon les experts du Secrétariat de la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (CMS), à « une combinaison de facteurs biologiques et écologiques ».

Une bactérie de type Pasteurella ou Clostridium est pour le moment suspectée : elle serait à l’origine d’une maladie infectieuse. Cependant, cette théorie ne peut tenir la route que si le système immunitaire de ces antilopes a déjà été fragilisé, seule raison pour que cette bactérie leur ait été fatale. Les antilopes saïgas sont en effet peu résistantes et vivent de 6 à 10 ans. L’affaiblissement de leur système immunitaire pourrait être dû aux pluies abondantes de mai : elles auraient altéré la qualité de l’herbe qui les nourrit.

Il faudrait environ une décennie aux antilopes saïgas pour se remettre de cette épidémie fatale. Mais « les antilopes saïgas donnent souvent naissance à des jumeaux et leur population est capable de se reproduire rapidement », précise Bradnee Chambers, de la CMS. Celle-ci ne perd en effet pas espoir : « Les autorités au Kazakhstan réagissent rapidement à ce désastre et travaillent dur pour résoudre le mystère de ces morts en masse ». La chasse des antilopes saïgas est même interdite jusqu’en 2021.

Sources : Gentside, Le Figaro, Journal de la Science.