La plus ancienne usine connue pour la production d’armes de guerre standardisées a peut-être été créée au début de l’âge du cuivre au niveau de l’actuel état d’Israël. En se basant sur l’analyse de centaines de projectiles récupérés sur deux sites, les chercheurs ont conclu que ces objets avaient été produits en masse il y a environ 7 200 ans.
Une découverte exceptionnelle dans l’actuel état d’Israël
Un article présentait récemment les assemblages de frondes récupérés lors de deux fouilles à grande échelle sur les sites de poterie tardive/chalcolithique précoce (en environ 5 800 à 4 500 notre ère) d’En Ẓippori et d’En Esur, en Israël. Notant que les pierres semblaient pratiquement identiques, les chercheurs ont déterminé qu’il s’agissait d’armes fabriquées selon les spécifications standards, avec une longueur moyenne de 52 millimètres, une largeur de 31 millimètres et un poids de 60 grammes.
« Les pierres, qui étaient destinées à être projetées à partir d’une fronde, sont lissées avec une forme aérodynamique biconique spécifique, permettant une projection exacte et efficace », précise l’Autorité israélienne des antiquités.
Compte tenu de leur datation, ces pierres fouillées en Israël seraient aujourd’hui considérées comme les plus anciennes preuves de guerre dans le sud du Levant.
Une guerre organisée
En replaçant la découverte dans un contexte historique, les chercheurs suggèrent que le passage des frondes non formelles, comme les cailloux naturels, à des armes hautement standardisées indique une possible prolifération de la guerre organisée au début de l’âge du cuivre dans la région.
Cette hypothèse est étayée par plusieurs éléments. Tout d’abord, on remarque une augmentation de la taille des colonies à cette époque. Les vestiges archéologiques des sites d’En Ẓippori et d’En Esur révèlent en effet des bâtiments publics monumentaux, suggérant une organisation sociale plus complexe et une stratification de la société. Ces structures monumentales pourraient indiquer un niveau de pouvoir centralisé et une gouvernance plus élaborée.
Nous savons également qu’il existait des échanges entre différentes communautés. Dans un tel contexte, il est plausible que des tensions et des conflits aient émergé, motivant la standardisation alors de la production d’armes pour répondre aux besoins d’une guerre organisée.

Une disparition brutale
Ces armes produites en série auraient subitement disparu des archives archéologiques environ un millénaire plus tard, ce qui soulève naturellement des interrogations. Bien que les chercheurs ne soient pas certains de la cause exacte, ils suggèrent une possible diminution des hostilités régionales à cette époque.
Il est également possible que des changements politiques, sociaux ou technologiques aient entraîné une évolution dans les méthodes de guerre, rendant ces armes obsolètes ou moins couramment utilisées. De même, des changements dans les structures de pouvoir, les relations entre communautés ou les tactiques militaires pourraient expliquer cette transition.
Les détails de l’étude sont publiés dans la revue ‘Atiqot.