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C’est la plus ancienne représentation d’un pénis connue au monde

pendentif pénis 42 000 ans
Crédits : Solange Rigaud et al

Les premières représentations figuratives dans l’art ont été produites il y a environ 50 000 ans en Europe, en Afrique et en Asie du Sud-Est. Limitées à notre espèce, elles sont souvent considérées comme une forme avancée de comportement symbolique. Dans le cadre de travaux récents, une équipe de chercheurs française décrit une pièce d’ornement interprétée comme une représentation phallique. Il s’agirait de la plus ancienne sculpture de pénis jamais trouvée.

Un pénis vieux de 42 000 ans

Cet objet inhabituel a été découvert en 2016 sur un site connu sous le nom de Tolbor-21, dans les montagnes Khangai, en Mongolie. Conservée depuis dans les collections de l’Académie mongole des sciences, elle vient de faire l’objet d’une analyse poussée dirigée par Solange Rigaud, archéologue à l’Université de Bordeaux et au Centre national de la recherche scientifique (CNRS).

Le pendentif, qui mesure 4,3 cm de long, comprend une rainure représentant l’urètre du pénis et le tube qui transporte l’urine. Les chercheurs ont également isolé une rainure supplémentaire traversant la section médiane du pendentif qui aurait probablement été utilisée pour attacher la pièce au porteur. Ils pensent également que la pièce a été sculptée avec des outils en pierre. En effectuant une datation au radiocarbone de la matière organique de la même couche de sédiments dans laquelle était piégé ce pendentif en forme de pénis, les chercheurs ont déterminé qu’il avait été fabriqué il y a environ 42 000 ans.

L’équipe a par ailleurs déclaré que ce pendentif n’est pas seulement la plus ancienne œuvre d’art phallique enregistrée au monde, mais la « représentation anthropomorphique sexuée la plus ancienne connue« . Elle serait en effet antérieure à d’autres sculptures d’organes génitaux humains, dont les vulves (symboles féminins associés à la fertilité et à la sexualité) découvertes à l’Abri Castanet, en Dordogne. Ces dernières seraient datées à environ 37 000 ans.

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L’artefact phallique a 42 000 ans. Crédits : Solange Rigaud et coll.

Une pièce en graphite

Point intéressant : l’ancien artisan aurait utilisé du graphite. Or, cette matière n’était pas couramment utilisée dans cette région pendant cette période. Selon l’équipe, dont l’étude est publiée dans la revue Scientific Reports, ce graphite pourrait même provenir d’un site situé à environ cent kilomètres de l’endroit où le pendentif a été retrouvé.

La pièce en forme de pénis est partiellement cassée, mais globalement en bon état. « La face du pendentif est bien conservée tandis que la face opposée est plus usée« , précise Solange Rigaud. « Cela pourrait être dû au frottement du côté usé contre le porteur qui aurait suspendu le pendentif autour du cou« . Enfin, les chercheurs ne peuvent que spéculer sur la signification de ce pendentif en forme de pénis. Peut-être avait-il une signification personnelle pour son porteur ? Ou peut-être voulait-il transmettre un message aux différentes femmes de son groupe ?