Les plumes des oiseaux d’aujourd’hui ont davantage de points communs avec celles des dinosaures qu’on ne le pensait auparavant. Une analyse récente aux rayons X montre en effet qu’elles avaient une composition protéique similaire. Cette découverte offre un nouvel aperçu de l’évolution des plumes sur des centaines de millions d’années.
L’évolution des plumes chez les dinosaures
Les plumes ne sont pas apparues soudainement chez les oiseaux, mais ont évolué progressivement au sein du groupe des dinosaures à partir d’écailles primitives. Ressemblant au départ davantage à des poils ou à du duvet, ces premières plumes étaient probablement utilisées à des fins d’isolation thermique ou pour la régulation de la température corporelle. Au fil du temps, les dinosaures théropodes ont développé des structures plus complexes, avec des branches latérales (barbes) et des structures creuses (rachis). Ces plumes ont alors eu des fonctions multiples, notamment le vol plané, ou encore l’affichage lors de parades nuptiales.
Cela étant dit, jusqu’à présent, les paléontologues pensaient que les plumes de ces dinosaures et celles des oiseaux plus modernes restaient très différentes, tant dans leur structure que dans leur composition. Une récente analyse remet en doute cette idée.
Des protéines bêta déjà présentes il y a 125 millions d’années
Dans le cadre de ces travaux, des chercheurs de l’University College Cork, en Irlande, ont examiné les restes de trois animaux anciens.
Parmi eux figuraient Sinornithosaurus, un petit dinosaure théropode de la fin du Crétacé, retrouvé en Chine, qui possédait des plumes primitives, et Confuciusornis, un oiseau du Crétacé inférieur (125 millions d’années), également trouvé en Chine. La troisième créature est une espèce non précisée qui vivait dans ce qui est aujourd’hui la formation de Green River dans le Wyoming (États-Unis), il y a 50 millions d’années.

Après avoir effectué des analyses aux rayons X et à la lumière infrarouge sur les plumes anciennes, les chercheurs ont détecté des traces de protéines bêta cornées. Il s’agit d’un groupe de protéines structurelles que l’on trouve principalement dans les tissus cornéens de divers organismes, y compris les humains. Ces protéines jouent également un rôle clé dans la structure, la résistance et la flexibilité des plumes des oiseaux modernes.
Plus précisément, avant cette étude, les scientifiques pensaient que les plumes d’animaux anciens avaient une composition protéique complètement différente et étaient principalement composées de protéines alpha, qui ne sont pas aussi fortes que les bêta cornées. En réalité, les plumes de ces dinosaures étaient bien en grande partie constituées de ces dernières. Elles se transformaient ensuite en protéines alpha lors de la fossilisation, selon un communiqué.
De manière générale, les chercheurs notent que la chimie des plumes modernes est en réalité beaucoup plus ancienne qu’on ne le pensait. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Nature Ecology and Evolution.