Les requins sont-ils dotés de capacités cognitives leur permettant de se rappeler, plusieurs années après, d’un certain lieu de rendez-vous ? Si les comportements de ces super-prédateurs ne sont pas tous élucidés, le documentaire diffusé sur la chaîne du National Geographic nous offre un bel aperçu de la mémoire des squales, souvent sous-estimée.
Un rendez-vous annuel
Le documentaire OceanXplorers : les Secrets des Profondeurs, diffusé sur la chaîne télévisée du National Geographic, suit Matt, plongeur et biologiste américain qui étudie les requins-marteaux depuis plus de dix ans. Accompagné d’un autre plongeur, le passionné de squales a pour habitude de se rendre chaque année dans un petit archipel des Bahamas, les îles Bimini, qui s’avère aussi être une station de nourrissage. Et à chaque fois, celui-ci semble retrouver le même requin-marteau.
L’année 2024 ne lui fait pas défaut, et l’on est le témoin, au travers de la vidéo, de cette rencontre improbable : après avoir été frôlés par un requin-bouledogue, les deux plongeurs assistent à la venue d’un requin-marteau de plus de trois mètres de long que Matt identifie rapidement : il s’agit d’Atlas, l’un des habitués des îles Bimini, qui semblerait revenir à cet endroit précis depuis six ou sept ans. Eric Stackpole, concepteur en technologie océanique, ne tarit pas d’éloge sur ce requin hors du commun :
C’est incroyable qu’au fil des années, Atlas revienne toujours dans ce minuscule archipel ; il doit être vraiment doué pour se repérer en pleine mer. Cela fait partie des merveilles de l’évolution.
Retrouvez la vidéo sur le site du National Geographic.

Le requin-marteau ne représente pas de danger pour l’humain
Les attaques de requins-marteaux sur les humains sont extrêmement rares*, résultant de la curiosité du poisson plutôt que d’un comportement agressif volontaire. D’ailleurs, à quelques exceptions près, cette espèce de requin préfère éviter toute confrontation avec l’homme, se concentrant principalement sur ses proies habituelles (poissons, raies et petits requins).
De plus, les requins-marteaux évoluent plus largement dans des zones riches en biodiversité marine comme les récifs coralliens, plutôt qu’au large des plages que fréquent les les humains.
*D’ailleurs, la plupart des espèces de requins sont inoffensives pour l’Homme.
Le requin a-t-il une mémoire ?
Bien que sa mémoire soit souvent sous-estimée, des études montrent que le requin peut apprendre et retenir des informations sur son environnement, notamment l’emplacement de ses proies et de ses prédateurs sur une période prolongée. Selon les observations des spécialistes, certaines espèces de requins telles que les requins-citrons (Negaprion brevirostris) reviendraient ainsi dans des zones spécifiques pendant des mois, voire des années, à l’instar d’Atlas.
