Pouvoirs lunaires : la pleine Lune a-t-elle une véritable influence sur notre comportement ?

De tout temps, les Hommes ont contemplĂ© le ciel Ă©toilĂ©, fascinĂ©s par tant de beautĂ©s rutilantes, mystĂ©rieuses et hors de portĂ©e. Parmi elles, il en est une vraiment particulière : la Lune. Ă€ l’instar du Soleil, cet astre nocturne est devenu au fil des millĂ©naires une divinitĂ© vĂ©nĂ©rĂ©e par de nombreux peuples. Elle attire, intrigue, Ă©tonne et Ă©claire nos sombres nuits. On lui a mĂªme attribuĂ© d’étranges pouvoirs, tant sa luminositĂ© est omniprĂ©sente, indissociable de notre Histoire. DĂ©mĂªlons ensemble les vĂ©ritables effets de notre satellite naturel de ceux dont il est accusĂ© Ă  tort. Par exemple, la Lune influence-t-elle rĂ©ellement notre comportement ?

Les soirs de pleine Lune, les forces de l’ordre se disent bien plus sollicitĂ©es qu’à l’ordinaire. Idem du cĂ´tĂ© des hĂ´pitaux oĂ¹ les services mĂ©dicaux rapportent un nombre de troubles comportements alarmants ces nuits-lĂ . Les gens seraient-ils en proie Ă  une excitation Ă©phĂ©mère liĂ©e Ă  la puissante luminositĂ© lunaire ? Que nenni.

Ne rejetons pas la faute sur la Lune

Geneviève Belleville, professeure à l’école de psychologie de l’Université Laval, à Québec, a publié en 2012 un rapport concernant les relations entre le cycle lunaire et les cas de dérèglements psychologiques en hôpital psychiatrique. Le constat est sans appel : aucune causalité liée à la pleine lune ne vient perturber le comportement humain. Malgré les études avérées, la psychologue informe que 80 % des médecins et 64 % des infirmiers croient dur comme fer à cet « effet pleine Lune ».

loup pleine lune
Crédits : Pezibear/Pixabay

Une question de force de gravitation lunaire ?

D’après certains, les forces de marĂ©e (l’attraction gravitationnelle diffĂ©rentielle) pourraient jouer un rĂ´le dans cette affaire. Tout d’abord, il faut savoir que chaque Ă©lĂ©ment possĂ©dant une masse influe gravitationnellement sur tout ce qui l’entoure. En outre, c’est une force qui peut agir sur une distance infinie. Cependant, des quatre forces fondamentales qui gouvernent notre Univers, celle-ci est la plus faible, son intensitĂ© diminuant de manière inversement proportionnelle Ă  l’écart au carrĂ© qui sĂ©pare les deux Ă©lĂ©ments en interaction. Autant dire que les 384 000 km (en moyenne) qui nous espacent de l’astre nocturne amenuisent drastiquement cet effet. Et pour cause, jamais nous ne nous sentons attirĂ©s vers le haut.

C’est donc une interaction qui a des consĂ©quences sur le macrocosme, entre des corps extraordinairement massifs. Certes, nous subissons en ce moment mĂªme la force de gravitation terrestre qui nous garde bien ancrĂ©s au sol, mais nous ne sommes pas « étirĂ©s » par ses forces de marĂ©e. Ă€ moins bien sĂ»r que lesdites forces ne soient d’une violence inouĂ¯e, comme dans le cas d’objets cosmiques extrĂªmes, Ă  savoir les Ă©toiles Ă  neutrons ou les trous noirs.

Lune route
Crédits : spirit111/Pixabay

Les fluides corporels ne sont pas affectés par la Lune

Si la gravitation différentielle lunaire devait avoir un impact sur notre cerveau, elle le ferait à chaque instant, qu’elle soit pleine ou non. Les marées océaniques sont occasionnées par ce satellite, car la masse des eaux du globe demeure considérablement plus importante que nous autres mammifères. C’est pourquoi les liquides (ou toute autre matière) que contient notre corps ne pèsent en rien dans la balance, si bien que la force provoquée par la Lune sur notre métabolisme est dérisoire. On peut comparer son intensité à celle du champ de gravité qu’exercerait un insecte posé au creux de la main.

Heureusement que la gravitation différentielle est faible à notre échelle, sans quoi chaque objet du quotidien (dont la Lune) nous attirerait de part et d’autre à chaque seconde. Ainsi donc, la pleine Lune, supposée nous rendre agressifs, dépressifs ou dérangés, est bel et bien victime d’une légende urbaine, qui s’avère pour le moins rigoureusement inexacte.

Maintenant que nous venons d’exposer ce faux pouvoir de la Lune, une autre question se pose : dérègle-t-elle réellement notre sommeil ?