La viande artificielle a le vent en poupe. D’ailleurs, une start-up israélienne a développé une idée plutôt étonnante. En effet, au lieu d’utiliser des facteurs de croissance d’origine animale, cette société a recours à des plants de tabac pour sa production. Selon les porteurs du projet, cette alternative est plus respectueuse de l’environnement, mais également plus éthique et plus économique.
Le tabac, une autre façon de produire des facteurs de croissance
En 2019, un cabinet de conseil en stratégie affirmait qu’en 2040, une grande partie de la viande disponible sur le marché sera cultivée en laboratoire. Toutefois, les sociétés ayant investi ce secteur font encore face à un problème récurrent. En effet, produire de la viande de laboratoire à grande échelle est une entreprise très difficile. Rappelons que pour se multiplier et devenir un steak, les cellules-souches ont besoin de nutriments, d’acides aminés, mais aussi de facteurs de croissance sujets à controverse.
La start-up israélienne BioBetter pense cependant avoir trouvé une alternative très intéressante, comme l’explique la plateforme Food Industry Executive dans un article du 4 avril 2022. Cette société se démarque des autres acteurs du marché puisqu’elle n’utilise pas de facteurs de croissance « classiques ». Autrement dit, BioBetter se passe complètement de sérum de fÅ“tus bovin pour permettre aux cellules-souches de se multiplier. Effectivement, les ingénieurs ont recours à de simples plants de tabac. Les facteurs de croissance obtenus sont ainsi plus éthiques et plus respectueux de l’environnement, justement parce qu’ils ne proviennent pas de dérivés du bétail.

Très avantageux sur le plan économique
Les plants de tabac sont insérés dans des bioréacteurs (fermenteurs) afin d’obtenir des facteurs de croissance à moindre coût. Ainsi, outre les promesses concernant l’éthique et l’environnement, la viabilité économique est également de mise. Selon BioBetter, le coût de production de cette viande ne dépasse en effet pas un dollar le gramme.
BioBetter ouvre ainsi la porte à une éventuelle production à grande échelle de viande artificielle. Il faut dire qu’au-delà de la controverse, les facteurs de croissance provenant du bétail sont disponibles en quantités limitées. Un autre moyen permet d’obtenir ces substances : la fermentation de levures (ou de bactéries). En revanche, cette solution nécessite des installations très coûteuses. À l’inverse, les plantations de tabac sont largement moins onéreuses et peuvent surtout permettre jusqu’à quatre cycles de croissance par an avec des récoltes tout au long de l’année.
Enfin, BioBetter n’offre pas seulement une solution à destination de l’industrie agroalimentaire. En effet, sont également concernées les industries pharmaceutiques et cosmétiques, entre autres. La start-up affirme en effet être capable de produire un large éventail de protéines avancées, par exemple des anticorps.