Dans le cadre d’une étude internationale, des chercheurs ont réussi à modifier le microbiome des plantes. L’objectif de ces travaux était d’augmenter la prévalence des bonnes bactéries capables de les protéger contre maladies. Grâce à cette avancée, la dépendance du monde aux pesticides ne sera un jour peut-être qu’un lointain souvenir.
Un gène spécifique surexprimé pour améliorer le microbiome des plantes
Tout d’abord, il est important de définir les termes microbiome et microbiote. Le microbiote est l’ensemble des micro-organismes (bactéries, virus, champignons et parasites non pathogènes) qui vivent dans un environnement spécifique, d’où le terme microbiote intestinal, par exemple. Le terme microbiome fait quant à lui référence à l’ensemble des gènes abrités par ces mêmes micro-organismes, et donc le microbiote.
Dans leur étude publiée dans la revue Nature Communications le 2 janvier 2024, des chercheurs de l’Université des technologies de Graz (Autriche), de l’Académie des sciences agricoles du Hunan (Chine) et de l’Université de Southampton (Royaume-Uni) ont ainsi focalisé leur attention sur le microbiome des plantes.
Les auteurs de ces travaux ont étudié des plants de riz et observé un gène spécifique du groupe de biosynthèse de la lignine. Or, ce polymère complexe présent dans les parois cellulaires des plantes joue un rôle crucial dans la formation du microbiome. Les scientifiques ont ensuite désactivé ce gène et observé une baisse de la quantité de certaines bonnes bactéries. En surexprimant le gène, ils ont toutefois obtenu l’effet inverse, c’est-à-dire une multiplication de ces bactéries bénéfiques.

L’espoir de l’abandon des pesticides
L’étape suivante de l’étude consistait à exposer la plante à Xanthomonas oryzae, un agent pathogène responsable de la bactériose vasculaire du riz. Il s’agit d’une maladie très fréquente en Asie et malheureusement responsable de la perte de nombreuses cultures. Or, la modification du gène de la plante a permis une meilleure résistance à l’agent pathogène pour le riz sauvage. Pour les auteurs de l’étude, modifier avec succès la composition du microbiome d’une plante de manière ciblée est une grande première. En effet, jamais aucune étude antérieure n’a été en mesure d’augmenter le nombre de bactéries bénéfiques d’une plante afin de la protéger contre d’autres bactéries néfastes.
Cette découverte est peut-être plus importante qu’il n’y paraît. En effet, les chercheurs pensent qu’elle pourrait permettre de réduire la dépendance aux pesticides, néfastes pour l’environnement et la santé. Effectivement, les travaux des scientifiques sur l’amélioration du microbiome pourraient concerner d’autres plantes dans un avenir proche et donc potentiellement faire en sorte que la pratique se démocratise petit à petit.
