Planter des arbres aide-t-il vraiment à lutter contre le réchauffement climatique ?

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Nous sommes nombreux à penser que replanter des arbres sur des centaines de milliers d’hectares pourrait grandement ralentir le réchauffement climatique. Les forêts stockent effectivement le CO², mais certaines études viennent relativiser cette capacité.

Planter des arbres, une opération salvatrice ?

En 2017, une ONG brésilienne a replanté 73 millions d’arbres en utilisant une technique spéciale. Nommée « Mucava », celle-ci consiste à planter massivement des graines de 200 espèces indigènes sur les surfaces déboisées. Au même moment, l’Inde plantait 66 millions d’arbres. En 2018, la Chine faisait appel à son armée pour planter des arbres sur une surface 84 000 km². En mars 2019, l’Australie a fait part de son projet de replanter un milliard d’arbres d’ici 2050.

Quel que soit le projet, ou qui est décidé à le mener, l’objectif principal est toujours le même : lutter contre le réchauffement climatique. Les accords de Paris de 2015 suggéraient en effet que les pays devaient protéger leurs forêts existantes, mais également en planter de nouvelles. Le but ? Compenser leurs émissions de CO² en laissant les arbres en absorber une partie. Une autre étude avait affirmé que les forêts du monde pourraient représenter – à raison de 30 % – une réduction des émissions synonyme de maintien du réchauffement en dessous de 2 °C d’ici 2030, selon un article paru dans Nature en janvier 2019.

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Des impacts encore incertains

Malgré cet engouement pour la replantation d’arbres, certains scientifiques estiment qu’il faudrait se montrer plus modéré. Selon eux, les impacts sur le climat doivent encore faire l’objet de recherches afin d’obtenir davantage de certitudes. Certains éléments déjà connus pencheraient en effet vers un impact pas si positif que ça.

Par exemple, nous savons depuis longtemps que les feuilles des arbres absorbent davantage la lumière du soleil que les sols classiques ou encore les champs. Autrement dit, moins d’énergie solaire est renvoyée vers l’espace, ce qui peut favoriser le réchauffement. Il s’agit également d’un phénomène qui peut être observé en altitude. Par ailleurs, les arbres échangent en permanence avec l’atmosphère des produits chimiques qui constituent potentiellement une source de réchauffement. Une étude a par exemple suggéré que l’isoprène pouvait former de l’ozone après avoir réagi avec les oxydes d’azote (NOx). Or, l’ozone est un puissant gaz à effet de serre.

Une autre étude publiée en 2017 estimait que les arbres représentaient la plus grande source de méthane en Amazonie. En revanche, il s’agit de résultats qui doivent être confirmés par des recherches supplémentaires. Quoi qu’il en soit, la frénésie autour de ces actions de replantation est peut-être exagérée. Outre les contradictions émanant de certaines études, la volonté de remettre en question les modes de consommation de nos sociétés n’apparaît nulle part.

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