Des astronomes ont découvert que WASP-12b, une planète géante et ardente deux fois plus grande que Jupiter, est condamnée à rentrer en collision avec son étoile mère dans un avenir relativement proche à l’échelle cosmique.
Une planète en forme d’œuf
WASP-12b est une exoplanète géante et gazeuse qui a été identifiée en avril 2008 par l’équipe du projet SuperWASP (Wide Area Search for Planets). Cette découverte avait été réalisée grâce à la méthode des transits qui consiste à observer la diminution de la luminosité d’une étoile lorsqu’une planète passe devant elle. C’est l’une des planètes les plus chaudes jamais découvertes (2 200 °C). Sa température est due à sa proximité extrême de son étoile.
L’intense gravité de l’étoile WASP-12 a également un effet profond sur la forme de la planète WASP-12b.
Concrètement, deux corps célestes de masses différentes qui se rapprochent exercent l’un sur l’autre une force de gravité. Celle-ci est plus importante sur le côté de l’objet le plus proche de l’autre objet et plus faible sur le côté opposé.
Dans le cas de WASP-12b, la force de marée exercée par l’étoile est très importante, car la planète est très proche de l’étoile. Cette force de marée déforme la planète, lui conférant une forme d’œuf.
Un destin déjà scellé
Par ailleurs, nous savons d’ores et déjà que cette planète est condamnée à être « engloutie » par son étoile. Des estimations antérieures prévoyaient une fin présumée dans 10 millions d’années environ. Des modèles informatiques avaient été utilisés pour simuler l’évolution du système WASP-12. Ces simulations avaient pris en compte la gravité de l’étoile, la masse de la planète et la période orbitale (environ 1,09 jour).
Ces estimations antérieures étaient naturellement basées sur les meilleures données disponibles à l’époque. Cependant, de nouvelles données ont permis d’améliorer la précision des estimations. Le temps de collision est désormais ramené à environ trois millions d’années, ce qui est un laps de temps incroyablement court si l’on considère que l’étoile ne semble avoir que trois milliards d’années.
Cette réduction est due à deux facteurs. Premièrement, de nouvelles observations ont montré que la période orbitale de WASP-12b est légèrement plus courte que ce que l’on pensait auparavant. En outre, de nouvelles techniques de modélisation ont permis de prendre en compte des effets qui n’avaient pas été intégrés dans les modèles précédents.

Un futur spectacle visible depuis la Terre
Lorsque WASP-12b s’écrasera sur son étoile, cela provoquera une explosion de luminosité que les observateurs terrestres pourraient observer, si nous sommes évidemment encore présents à ce moment-là.
Cela s’explique par trois facteurs. D’une part, l’impact de la planète sur l’étoile lui-même provoquera une libération d’énergie importante qui se manifestera sous forme de lumière, de chaleur et d’ondes de choc. D’autre part, la matière de la planète sera accrétée par l’étoile. Ce processus provoquera alors une augmentation de la luminosité de l’étoile. Enfin, une partie de la matière de la planète pourrait fusionner avec le noyau de l’étoile. Cette fusion nucléaire provoquerait alors une libération d’énergie supplémentaire, augmentant la luminosité de l’étoile.
Les détails de l’étude sont publiés sur le site de pré-impression arXiv.
