La Planète 9 toujours invisible après une vaste enquête du ciel austral

planète
Crédits : ESO/L. Calçada

Les astronomes à la recherche de l’insaisissable Planète 9 de notre Système solaire (un monde hypothétique censé évoluer bien au-delà de l’orbite de Neptune) ont une fois de plus échoué. Pour ces travaux, les chercheurs se sont penchés sur six années d’observation du ciel austral.

Un monde froid et sombre

Les astronomes ont commencé à chercher la Planète 9 en 2016. À l’époque, certains avaient remarqué que plusieurs objets rocheux évoluant dans la Ceinture de Kuiper, très au-delà de l’orbite de Neptune, se regroupaient de manière étrange. Les points les plus éloignés de leurs orbites étaient en effet situés beaucoup plus loin du Soleil que les points les plus proches de leurs orbites. D’après les calculs, l’attraction gravitationnelle d’une planète invisible mesurant cinq à dix fois la taille de la Terre pouvait alors expliquer l’excentricité de ces orbites.

Une demi-décennie plus tard, de nombreuses équipes ont essayé de détecter ce monde hypothétique, en vain. Le principal défi de cette chasse à la planète 9 reste sa distance théorique. Alors que Pluton se positionne à entre 30 et 50 UA du soleil (une UA équivaut à la distance Terre-soleil), les auteurs de l’étude de 2016 avaient à l’époque estimé que celle-ci pourrait évoluer n’importe où entre 400 et 800 UA.

Planète 9
Illustration d’artiste de la Planète 9, un monde hypothétique environ dix fois plus massif que la Terre. Crédits : Caltech/R. Hurt (IPAC)

Nouvel échec

À une telle distance, il est difficile de renvoyer de la lumière. C’est la raison pour laquelle de plus en plus de chercheurs troquent les télescopes à lumière visible standards pour des instruments capables d’explorer le cosmos dans des longueurs d’onde millimétriques. Il s’agit d’une forme courte d’ondes radio qui se rapprochent du rayonnement infrarouge. Ces observatoires sont souvent utilisés pour scruter les nuages ​​de gaz sombres et glacés où se forment de nouvelles étoiles, car ces nuages ​​n’absorbent pas la lumière millimétrique.

Dans le cadre d’une étude, une équipe dirigée par Sigurd Naess s’est appuyée sur les données capturées entre 2013 et 2019 par le télescope Atacama Cosmology (ACT), au Chili. Ces observations couvraient environ 87% du ciel visible depuis l’hémisphère sud. Malheureusement, alors que les chercheurs ont identifié plus de 3 000 sources lumineuses candidates, aucune n’a pu être confirmée comme planète. Une dizaine d’entre elles feront toutefois l’objet d’un éventuel suivi.

Naturellement, ces travaux publiés dans The Astrophysical Journal ne réfutent pas l’existence théorique de la Planète 9. Elle se contente de préciser où cette planète pourrait éventuellement se cacher. À terme, de nouveaux télescopes millimétriques, tels que l’observatoire Simons actuellement en construction dans le désert d’Atacama, pourraient également se joindre aux recherches.