Le plan du gouvernement contre la maladie de Lyme

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La maladie de Lyme, ou borréliose, est une maladie infectieuse mais non contagieuse due à une bactérie appelée Borrelia Burgdorferi, transmise à l’Homme par une morsure de tique infectée. En climat tempéré occidental, la contamination peut se produire en journée à l’extérieur, du début du printemps à la fin de l’automne. Ce 29 septembre, le gouvernement a dévoilé son plan national pour lutter contre cette maladie.

Quels sont les symptômes de la maladie ?

La maladie de Lyme évolue généralement en trois stades, mais mal traitée ou mal diagnostiquée, elle peut devenir chronique et plus difficile à soigner. Seul un vaccin contre l’encéphalite à tiques est commercialisé, il n’existe pas encore contre la borréliose.

  1. Généralement, un des premiers symptômes caractéristiques de la maladie de Lyme est l’érythème migrant, qui doit être traité au plus vite.
  2. La fatigue
  3. L’asthénie (fatigue) profonde, avec ou sans relation avec des efforts
  4. Le syndrome grippal, avec ou sans fièvre
  5. Les migraines
  6. Les difficultés de concentration, pertes de mémoire, vertiges, confusions
  7. Les douleurs le long des veines
  8. Les douleurs articulaires, et arthrites
  9. La paralysie faciale
  10. L’engourdissement des membres, frissons, myalgies
  11. Les tremblements des membres à l’effort, fasciculations
  12. La nuque raide, syndrome méningé
  13. Les troubles du rythme cardiaque, etc.

Le diagnostic de la maladie de Lyme est très difficile, car il peut y avoir une multitude de symptômes. Vous pouvez trouver une liste plus exhaustive des symptômes ICI.

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Crédits : Wikimedia Commons/James Gathany

Quelle stratégie gouvernementale ?

D’après le professeur Christian Perronne, récemment interviewé par L‘Obs, le chef de service en infectiologie à l’hôpital universitaire Raymond-Poincaré de Garches, et codirecteur d’un groupe de travail sur la vaccination à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), « la maladie explose ». Bien que les tiques Borrelia existent depuis plus 5000 ans, il y aurait eu 300% d’augmentation du nombre de comtés infestés dans le nord-est des États-Unis en quelques années. La France ne déclare que 27 000 nouveaux cas par an, mais les données publiées par Eurosurveillance en 2011 montrent jusqu’à 350 cas pour 100.000 habitants selon les pays d’Europe, dont notamment en Slovénie, en Allemagne ou en Autriche.

Peu après cette révélation du médecin français, la ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé ce 29 septembre le lancement d’un Plan national contre la maladie de Lyme en 15 mesures.

En voici les axes principaux :

– Renforcement de l’information de la population et des professionnels de santé pour prévenir l’apparition de nouveaux cas :

  • installation de panneaux d’information pour les promeneurs et les randonneurs à l’entrée des forêts
  • mise en place d’une application mobile gratuite permettant de signaler la présence de tiques (à l’image du dispositif existant pour les moustiques)
  • multiplication d’actions d’information à destination de la population, et de formation des professionnels de santé, sur les maladies transmises par les tiques (affiches, dépliants, etc.)

РAm̩lioration du diagnostic et de la prise en charge des malades :

  • mise à disposition des médecins d’un bilan standardisé décrivant la liste des examens permettant un diagnostic complet chez toute personne présentant des symptômes évocateurs
  • mise en place d’un Protocole National de Diagnostic et de Soins (PNDS), élaboré en lien avec les associations, pour assurer une prise en charge standardisée et remboursée des malades sur l’ensemble du territoire
  • ouverture en 2017 de centres de prise en charge spécialisés, regroupant toutes les spécialités impliquées, et qui seront également des lieux de formation des professionnels.

– Mobilisation de la recherche afin d’améliorer les connaissances sur la maladie de Lyme :

  • mise en place d’une cohorte, constituée des patients suivis dans les centres de prise en charge spécialisés, pour améliorer les connaissances scientifiques sur la maladie
  • Recherches autour du diagnostic par l’Institut Pasteur
  • Recherches approfondies dans le cadre d’«OH ! TICKS», programme visant à mieux connaître l’ensemble des maladies transmises à l’homme par les tiques, à identifier les symptômes cliniques et à fournir des outils pour une meilleure prise en charge des malades.

De plus, l’efficacité des répulsifs existants devrait être évaluée et de nouveaux tests de diagnostic vont être développés.

Sources : Le Nouvel Obs, La Dépêche, Ministère de la Santé