Une étude menée dans plus d’une centaine de villes européennes montre une fois de plus que les investissements dans les infrastructures cyclables encouragent les déplacements à vélo.
Investir dans les pistes cyclables à l’ère du Covid
Ces travaux ne sont concentrés que sur l’ajout de pistes éphémères proposées durant la pandémie, mais le constat est quand même clair : ajoutez des pistes cyclables dans les rues urbaines, et le nombre de cyclistes augmentera. Et pas seulement dans les rues proposant de nouvelles pistes cyclables.
Telle est la conclusion d’une nouvelle étude publiée dans les Actes de la National Academy of Science, pilotée par deux chercheurs du Mercator Research Institute on Global Commons and Climate Change. Paris, qui proposait le plus grand programme de pistes cyclables de toutes les villes de l’étude, a enregistré l’une des plus fortes augmentations de cyclistes.
Dans le cadre de ces travaux, les chercheurs Sebastian Kraus et Nicholas Koch ont collecté des données de mars à juillet 2020 impliquant entre autres les longueurs des nouvelles pistes cyclables proposées à l’ère de la pandémie et les relevés de compteurs de vélos dans 106 villes européennes. Ces compteurs ont permis de mesurer le nombre de cyclistes dans toute la ville, pas seulement sur les nouvelles pistes cyclables.
Résultat : les chercheurs ont constaté que dans les villes qui avaient ajouté des pistes cyclables, le cyclisme augmentait de 11 à 48% de plus que dans les villes qui n’avaient pas ajouté de pistes cyclables. Ils ont également relevé que l’augmentation se maintenait lors du contrôle des conditions météorologiques et des changements dans l’offre et la demande de transport en commun.
De réels avantages
M. Kraus a tout de même averti, comme dit plus haut, que les résultats de cette étude sont uniques à la pandémie. Rappelons en effet que les responsables de santé publique ont encouragé les déplacements en vélo au cours de la dernière année dans le but de réduire le risque de transmission du coronavirus. Et, de fait, de nombreuses villes à travers le monde (pas qu’en Europe) ont proposé de nouvelles pistes cyclables dans leurs rues. Toutefois, il n’est peut-être pas exagéré d’imaginer que davantage de personnes pourraient continuer à faire du vélo une fois la pandémie terminée.
Les effets se ressentent alors sur le plan environnemental, sanitaire, mais aussi économique. D’une part, les vélos, contrairement aux voitures, n’émettent pas de gaz à effet de serre. D’autre part, le cyclisme est probablement le meilleur exercice pour améliorer notre condition physique de façon saine. Enfin, nous savons d’après une étude publiée en janvier dernier par Matthew Raifman, de la Boston University School of Public Health, que les investissements dans les infrastructures pour le cyclisme et la marche sont vite rentabilisés une fois les avantages pour la santé pris en compte.