Imaginez que vous êtes en Afrique, en pleine savane, et que vous buviez accidentellement un verre d’eau qui n’avait pas été correctement filtrée. Vous savez que cette eau pourrait vous rendre malade, mais vous avez soif, très soif, et vous comptez bien prendre le risque. Quelques jours plus tard, vous vous sentez toujours bien. Les mois qui suivent également. Puis, une année entière se passe et un beau jour, vous découvrez en retirant vos chaussettes une petite éruption cutanée sur le dessus de votre pied, avec ce qui ressemble visiblement à un peu de pus qui ressort. Vous nettoyez, désinfectez, mais vos éruptions ne cessent de revenir, et vous avez la jambe en feu maintenant. Voilà, vous avez été infecté par la dracunculose.
La dracunculose — aussi appelée la maladie du ver de Guinée — est une maladie parasitaire causée par un petit ver qui pénètre dans l’organisme pour s’y reproduire et s’y développer. Les larves ressortent ensuite en perforant la peau pour retourner dans l’environnement. La belle affaire. Mais vous n’êtes pas le/la seul(e). Non, vous êtes environ 200 (contre 3,5 millions dans les années 80) à être ainsi contaminés chaque année, les cas survenant essentiellement en Afrique. Vous n’êtes pas le principal hôte de ce ver parasite, ces derniers préférant infecter l’intérieur de petits crustacés appelés cyclopes. Or, vous avez ingéré de l’eau contaminée contenant ces cyclopes parasités. Mais vous aviez soif, très soif.
Alors que se passe-t-il exactement ? Une fois dans l’estomac, l’acide va détruire les crustacés, mais les larves du parasite vont quant à elles être libérées et vont migrer à travers l’organisme. Au cours des mois qui vont suivre, les larves vont se développer : les femelles pouvant atteindre les 100 cm de long avec un aspect ressemblant à celui d’un spaghetti. Les mâles eux, sont plus petits avec une taille inférieure à 3 cm. À l’intérieur de l’organisme, les deux sexes vont s’accoupler pour donner naissance à plein de petites larves. 10 à 14 mois après l’infestation, les larves vont migrer à leur tour jusqu’aux membres, le plus souvent les pieds ou le bas des jambes, pour en sortir en perforant la peau. Ce n’était donc pas du pus, mais bien des larves.
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Si la maladie n’est que rarement mortelle, elle peut néanmoins entraîner de sérieuses complications chez certains et handicaper les malades pendant plusieurs mois. Il n’existe actuellement ni vaccin ni réel traitement médicamenteux contre la dracunculose. Le plus efficace reste d’extraire le parasite du patient en utilisant un bâton pour l’enrouler, tout en essayant de ne pas « couper » le parasite. Sans traitement préventif, la lutte contre la dracunculose consiste donc essentiellement en des stratégies de prévention comme le filtrage de l’eau et la prévention de la transmission quand un malade est détecté.
Bien que cela semble horrible, ces vers ne sont pas les seuls à œuvrer partout dans le monde. Ils font en effet partie d’un grand groupe de parasites impliqués dans les maladies tropicales de plus en plus nombreuses. Ces maladies sont un gros problème dans le monde entier avec environ une personne sur sept infectée. Comment lutter ? La vidéo ci-dessous nous donne quelques pistes :
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