Est-il possible de pirater une machine à sous ?

cyberattaque
Crédits : iStock

Pirater une machine à sous ? Cette manipulation est le rêve de tous les joueurs qui dépensent parfois de véritables fortunes dans les casinos. En réalité, une telle prouesse est loin d’être simple. Cependant, des casinos américains ont bien été la cible de hackers russes en 2014.

Si certains pensent maîtriser leur destin aux cartes, d’autres s’en réfèrent au hasard des machines pour tenter de rafler la mise et ainsi tenter de changer de vie. Et si l’on obtenait le jackpot en piratant une machine à sous ? Bien que cela soit une entreprise très compliquée, elle n’est pas impossible. Il y a un peu plus de deux ans, des hackers russes basés à St-Petersbourg s’en sont pris aux machines à sous d’un casino situé à St-Louis (état du Missouri).

La supercherie a été décelée par les responsables du casino qui ont simplement repéré une anomalie comptable. Les machines à sous sont habituellement calibrées pour permettre une sorte de retour sur investissement pour le casino, dont la part peut varier de 5 à 50 cents sur un dollar joué. Des prévisions de gain sont alors établies et sont suivies de près.

Les 2 et 3 juin 2014, les machines à sous du casino ont redistribué plus d’argent que prévu, et même beaucoup plus ! Mais le fait est qu’aucun jackpot n’a été gagné par les joueurs et c’est pourquoi l’anomalie est passée inaperçue assez longtemps. En effet, de petites sommes (en moyenne 1500 dollars) ont été gagnées plusieurs fois par le même homme, un russe de 37 ans identifié après enquête.

Il n’y a aucune magie là-dedans, mais le comportement de l’homme était plutôt surprenant sur les vidéos de surveillance. Déambulant au milieu des machines, ce dernier plaquait son smartphone sur celles-ci avant de longuement hésiter avant d’actionner la manette puis gagner, un manège qui s’est répété plusieurs fois avec différentes machines à sous pour un total de plus de 20 000 dollars perçus en deux jours. De plus, l’escroquerie a fait d’autres « victimes » dans plusieurs villes des États-Unis.

Revenons à notre casino du Missouri nommé Lumiere Place. Chaque algorithme utilisé par les machines est certifié par la commission fédérale des jeux. Cependant, causer le véritable hasard est chose ardue, c’est pourquoi l’on utilise des générateurs de nombres pseudo-aléatoires (PRNG). Ces derniers multiplient les opérations à partir du nombre initial et simulent un hasard en lien avec la fréquence de l’horloge interne de l’ordinateur ou encore son électronique.

Sans connaître précisément le hardware des machines à sous, il est impossible de savoir à quel moment la manette doit être actionnée pour gagner presque à coup sûr. Cependant, la Russie a interdit les casinos en 2009 et par la même occasion, des milliers de machines à sous ont investi le marché noir. Des hackers s’en sont procuré et les ont analysées afin de trouver des failles.

Des modèles très similaires à ces machines à sous sont encore très utilisés dans les casinos d’Europe et d’Amérique du Nord. Des images des rouleaux en rotation ont été envoyées par le coupable vers une autre équipe chargée d’évaluer le moment idéal pour gagner à l’aide d’une grande puissance de calcul. Ceci aurait été possible après l’envoi d’images concernant une douzaine de parties normales. Une notification est ensuite expédiée au joueur qui s’exécute finalement.

En 2015, un cas similaire avait été repéré à Singapour où les autorités ont démantelé une cellule originaire de République tchèque. À quand la prochaine victime ?

Sources : Sciences et Avenir — Informanews — Wired